Difficile de ne pas passer à côté d’un auteur dont les copains vous ont pourtant beaucoup parlé ; il y en a tant. Tim Dorsey faisait partie de ceux que j’avais ratés, je me suis rattrapé avec Florida Roadkill, paru en 2000 chez Rivages.
Nous sommes en Floride. Serge et Coleman forment, à eux seuls, un sujet d’études pour des congrès entiers de spécialistes en psychopathes. Quand ils rencontrent Sharon, vamp sculpturale sous cocaïne, qui épouse les hommes pour les tuer de façon fort imaginative et récupérer leur assurance vie, le duo infernal se transforme en véritable bombe ambulante. Veale, orthodontiste sans scrupule qui gagne des fortunes à arnaquer les mamans richissimes de Floride en fera les frais. Serge décide de toucher la prime de 5 millions de dollars pour laquelle il a assuré ses mains. Il lui coupe donc deux doigts avant de l’amener aux urgences. Quand Veale s’échappe avec la prime, la compagnie d’assurance coule ; or elle servait à blanchir l’argent d’un cartel de la drogue … La course au magot va mettre toute la Floride à feu et à sang.
On ne peut reprocher à Tim Dorsey de manquer d’énergie, d’humour ou d’imagination ! Le récit, totalement éclaté, fuse à toutes les lignes. Les péripéties s’accumulent, les morts plus ou moins atroces, plus ou moins drôles, plus ou moins gores se succèdent. Ca pète, ça hurle, ça tire, ça claque … dans tous les sens et sans une seconde de répit. L’ouragan Tim Dorsey emporte tout sur son passage, et c’est vraiment impressionnant. J’avoue cependant, que sur la longueur, c’est aussi un peu fatigant. On ne sait pas trop où on va, on a l’impression que l’auteur non plus, et on finit avec une vague nausée, comme quand on voit un film sans aucune pause, où les personnages courent tout le temps, et ne savent parler qu’en hurlant. Personnellement, tant qu’à visiter les allumés de Floride, je préfère très nettement Carl Hiaasen, mais Dorsey a aussi ses fans. Des goûts et des couleurs …