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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 11:50

La série noire (et folio policier ensuite en poche), éditent deux séries de l’Irlandais Ken Bruen. La première, R&B est noire et très drôle. Elle a pour personnages principaux deux flics londoniens affreux (machistes, limite ripoux, violents, grossiers, racistes … et j’en passe). Le seconde se situe à Galway, et met en scène Jack Taylor, ancien Guarda (police irlandaise) viré pour alcoolisme (ce qui est un exploit), qui s’est reconverti en privé. Elle est noire et … très sombre.

 

Le Dramaturge est le quatrième roman de la série Jack Taylor. Jack est en train de s’acheter une conduite : il ne boit plus, ne se drogue plus, et envisage même d’arrêter de fumer. Heureusement il lui reste la lecture, et l’amitié de Jeff et Cathy. C’est justement Cathy qui va le mettre sur une nouvelle affaire. Elle lui demande d’aller voir son ex dealer en prison. Celui-ci est persuadé que sa sœur, trouvé morte au bas d’un escalier, a été tuée, et demande à Jack de mener une petite enquête. Quelques jours plus tard c’est Jeff qui le supplie d’aider un copain, soupçonné à tord de pédophilie. Il craint par dessus tout une milice de « bons citoyens » qui a commencé à sévir à Galway. Comme toujours, Jack va tout faire à l’envers …

 

Ce roman va encore plus loin dans la noirceur. Et comme Ken Bruen est un grand auteur, ça laisse des traces. Que le lecteur le sache avant de s’y plonger dans un moment de déprime. Tout se ligue pour faire replonger Jack dans son cycle autodestructeur. Une Irlande qui se rue dans la « modernité », perdant toute trace de culture ; des citoyens perdus, qui réagissent, pour certains, de la pire manière ; un contexte international qui ne prête guère à rire, avec Bush fils qui entame sa guerre … Ajoutez là-dessus les enquêtes qui le mettent en contact avec ce que l’humain a de plus sombre, et lui révèlent sa propre part d’ombre. Quelques réflexions acerbes de Jack, ses joies littéraires, une description de pub, un moment de grâce avec une femme, ou une gamine, peuvent par moment, laisser percer une lueur d’espoir. Puis, sèchement, Ken Bruen achève son personnage et son lecteur. Sans pitié. Un grand roman, qui secoue.

 

Je crois que je vais lire quelques bibliothèques roses, le temps de me remettre.

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commentaires

S
ce livre de Ken Bruen, celui-ci comme ceux avec le duo de fics complètement branques est très bon; le problème ne réside pas dans dans le fait de savoir si les récits de Bruen sont bons !, ils le sont mais qu'ils souffrent d'une trop grand <br /> brièveté <br /> <br /> le tout dernier R&B, on arrive à 150 pages et pas fine fonte. c'est ridicule. de plus, le prix lui est délirant<br /> <br /> pour les aventures de Taylor, il y a ce problème plus le fait que Bruen en fait trop. Taylor se ramasse toutes les gamelles de l'Irlande, parfois, (franchement parfois? ou bien trop souvent) on se dit : mais quelle poisse.<br /> <br /> il faut jouer le jeu mais j'en ai ras la couenne. d'autant que l'auteur perd trois pages à chaque citation importante d'autres auteurs. bien choisis, ce n'est pas l'important... dans un roman de 550 pages mais dans celui-ci, ça frôle... l'arnaque !<br /> <br /> dommage car la série Brant et Roberts est hilarante mais payé une fortune pour un livre lu en une demi-heure, voire 45 minutes; stop !<br /> <br /> à part ça : oui, l'auteur renouvelle un peu le monde fermé des polars ! il faut lui reconnaître ça, cela aussi qu'il est féru de littérature et qu'il n'a pas tort d'en faire état !<br /> <br /> mais écrit un peu plus, mon cher :)<br /> <br /> cool le blog !<br /> <br /> alain°
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J
<br /> Un premier point que je vous accorde volontier, je suis depuis quelques temps un privilégié qui reçoit certains livres (dont les séries noires) en service de presse. Donc je ne paye pas. Et j'ai<br /> donc tendance à oublier le problème du prix ... Mais les Bruen sont aussi en bibliothèque, et paraissent ensuite chez folio qui est une (sinon la) collection la moins chère du polar.<br /> Les Ken Bruen sont courts, c'est vrai, et parfois moi aussi je regrette de quitter si vite R et b ou Jack taylor. Mais de mon côté je prends un tel plaisir avec eux que j'excuse l'auteur. Et puis<br /> c'est sa distance. Certains ne savent pas dépasser 200 pages, d'autres ne peuvent pas descendre en dessous de 500. A partir du moment où c'est bon, ça me va.<br /> Pour finir sur les tuiles en série qui s'abattent sur Jack. C'est vrai qu'à froid on se dit la même chose que vous. Mais à chaud, dans la lecture, je marche. Et quand on connait la vie de l'auteur,<br /> on se dit que tout ça est aussi un façon de ne pas se jeter à l'eau.<br /> Comme c'est fait avec un immense talent, je continue à être fan.<br /> <br /> <br />
J
Je viens de le terminer, voici mon commentaire sur ce livre :<br /> <br /> Excellent moment de lecture bien evidemment trop court ! L'intrigue est archi classique mais n'a que peu d'importance tant le personnage de Jack Taylor est attachant. Ce volume me fait penser à "8 Millions de façon de Mourir" de Lawrence Block. Les analogies sont troublantes. Génantes même un peu parfois tant elles sont évidentes. Bruen a beaucoup lu de polars et ça se sent. Mais ce n'est pas de sa faute si de bons livres ont déjà été écrits et publiés. Sa transposition Irlandaise vaut la peine d'être lue. On apprécie l'intégration du récit dans la ville de Galway, le portrait de ce pays bourré de traditions et les personnages plus vrais que nature.<br /> Par rapport au Martyr des Magdalenes, le livre précédent dans cette série, je trouve celui-ci mieux écrit, plus construit. L'intrigue gagne de l'épaisseur (même si on en voudrait encore d'avantage) et Jack Taylor redevenu sobre est plus humain que l'épave qu'il était devenu.
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G
Il m'en reste deux à découvrir dans cette série ! Bon je vais me préparer alors...
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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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