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8 octobre 2007 1 08 /10 /octobre /2007 20:51

Le plus souvent, les polars italiens sont publiés chez Métailié. Et habituellement, les polars judicaires, réservant une place importante aux péripéties d’un procès, sont écrits par des auteurs américains. Témoin involontaire de Gianrico Carofiglio est donc doublement inhabituel. C’est un polar judiciaire italien publié chez Rivages.

 

Ce magistrat anti-mafia de Bari a créé le personnage de Guido Guerrieri, la quarantaine, avocat à Bari qui vient de divorcer de la femme avec laquelle il a vécu dix ans. Dans le premier roman de ce qui semble voué à devenir un série, il est en pleine déprime quand il accepte d’assurer la défense d’un vendeur ambulant sénégalais accusé du meurtre d’un gamin de neuf ans. Le dossier est accablant, mais l’homme clame son innocence. Guido, sans bien comprendre pourquoi, accepte de s’en occuper, même s’il sait pertinemment que son client n’aura jamais les moyens de le payer. Pour la première fois, il tient la vie d’un homme entre ses mains, sans se rendre compte qu’il joue peut-être aussi la sienne.

 

Mené de main de maître, le roman commence tranquillement, prenant le temps de suivre le personnage principal qui s’enfonce dans une déprime profonde. Malgré le sujet, le ton est vif et drôle. Puis, peu à peu, la tension s’installe. Dès le début du procès, à la moitié du roman, le suspense s’intensifie et il devient impossible de refermer le livre avant d’être arrivé à la fin. Le lecteur vibre, espère, tremble avec Guido. La joute finale, retranscrivant les plaidoiries, est magistrale.

 

En parallèle, on suit avec autant d’intérêt les escapades de l’avocat, et son retour à la vie. Un fois le roman refermé et la tension relâchée, on s’aperçoit qu’en filigrane on a également eu tout le portrait d’une société, de son racisme ordinaire, et celui, sans surprise, d’un système judiciaire où il vaut mieux être riche que pauvre, blanc qu’immigré. On s’en doutait, et ce n’est pas propre à l’Italie, mais voir, décrit de l’intérieur, comment c’est mis en musique par les institutions n’est pas inintéressant.

 

Gianrico Carofiglio a déjà publié en Italie un deuxième ouvrage dédié à Guido (Ad occhi chiusi), nous le retrouverons donc avec plaisir.

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commentaires

T
J'essaierai de le trouver à la librairie Goulard, sur le cours Mirabeau, à aix en provence !
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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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