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31 octobre 2007 3 31 /10 /octobre /2007 22:30

peau-froide.jpgAvec La peau froide, Albert Sanchez Piñol, au travers du récit du combat de deux hommes seuls sur une île contre des hordes de monstres humanoïdes aux mains palmées et à la peau froide, nous plongeait dans les profondeurs de l’âme humaine. Des profondeurs pas particulièrement réjouissantes. Il se servait d’un prétexte fantastique, pour démonter de façon impitoyable la logique absurde et meurtrière des conflits purement "humains" qui prolifèrent à la surface de notre belle Terre. Il le faisait avec une efficacité redoutable, réussissant à captiver le lecteur avec juste un phare, deux hommes, et une troupe de « monstres ».

 

Il revient avec Pandore au Congo, le pendant terrestre du premier roman qui lui, vous l’aurez compris, était marin.

 

Nous sommes en 1914. Thommy Thomson est le nègre du nègre du nègre d’unpandore.jpg écrivaillon boursouflé qui publie des kilomètres de romans racistes, évangélistes et guerriers. Il commence à désespérer quand il est abordé par un avocat qui lui fait une offre étrange : Il doit aller tous les quinze jours rencontrer Marcus, en prison. Il est accusé d’avoir tué deux aristocrates anglais au Congo. Son cas semble indéfendable, d’autant plus qu’il raconte une histoire absolument incroyable. Il devra écouter cette histoire, et en tirer un roman. Une histoire qui, au cœur du Congo, autour d’une mine d’or, aurait vu Marcus sauver l’humanité de l’invasion des Tectons, venus du centre de la Terre …

 

Albert Sanchez Piñol fait preuve ici de la même originalité, et du même sens de l’intrigue absolument diabolique que dans son premier roman. Il le fait dans un autre style, remplaçant son huit clos étouffant par un roman d’aventure, de voyage, jonglant entre les époques et les lieux, passant du roman d’amour ou fantastique à la Jules Verne, avec un passage bref mais intense par les tranchées de la guerre de 14-18 …

 

Il s’amuse avec ses personnages et avec son lecteur, pour lui assener, à la toute fin que, même s’il a deviné quelques petites choses, il s’est quand même fait mener par le bout du nez.

 

Le style est alerte, l’humour souvent présent, bref, un vrai régal totalement inclassable. Comme son premier roman, sous l’imaginaire romanesque se cache une mise à plat impitoyable de la nature humaine, avec notre peur et notre haine de l’autre, qui mènent immanquablement à la catastrophe, sans l’aide d’aucune force étrangère.

 

Tout cela avec un humour très british (mais il est vrai qu’une bonne partie du roman se déroule à Londres), et les descriptions drôles d’une harpie, d’un plumitif frustré de ne pas voir son talent reconnu, et surtout, surtout de Marie-Antoinette, la tortue la plus hargneuse et vindicative de la littérature mondiale.

 

Point de détail, comme le précédent, ce roman a été écrit en catalan.

A dans quelques jours après une pause iodée en Pays Basque.

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commentaires

N
Bonjour, je découvre votre blog avec un grand intérêt étant fasciné par le monde du polar. J'ai eu une très bonne surprise dans le registre polar espagnol avec Alicia GIMÉNEZ BARTLET. J'espère que vous serez comme moi séduit par son univers et son duo d'enquêteur improbable mais oh combien complémentaire, drôle et attendrissant
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J
J'avais lu un des premiers qui ne m'avait pas convaincu, mais d'autres m'ont dit du bien de cet auteur, j'essaierai donc de nouveau.

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  • : Le blog de Jean-Marc Laherrère
  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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