Rivages a eu une idée excellentissime (une de plus) : rééditer les premiers Westlake, ainsi que les premiers Richard Stark qui n’étaient plus disponibles. Je reparlerai sans doute plus tard de Richard Stark et de son personnage de Parker, mais il va ici être question de l’inénarrable John Dortmunder.
Après Pourquoi moi ? et Pierre qui roule, voici Personne n’est parfait (Nobody’s perfect en anglais, géniale réplique finale de Some Like it hot).
Une fois de plus victime de sa malchance, Dortmunder s'est fait attraper en flagrant délit. Quand un ténor du barreau vient prendre spontanément sa défense, le faisant acquitter, il se demande bien évidemment ce que cela va lui coûter. Pas très cher en fait, juste un accord avec un riche dilettante qui souhaite organiser un faux vol de tableau pour arnaquer son assurance. Il organise tout pour qu'il y ait des témoins, et pour que tout se passe bien. Malgré tout, devinez qui reste coincé dans la cage d'ascenseur alors que ses potes se carapatent avec la toile ? Et devinez combien de temps le tableau va rester en leur possession ? Et combien de combines vont être nécessaires pour le récupérer ?
Que dire à propos d’un roman consacré à notre John préféré qui n’ait déjà été dit mille fois ? Que c'est un pur régal ? Que l'on découvre avec délice la mise en place de la saga dortmundéresque, les personnages qui tournent autour ? Que l'imagination de Westlake est toujours étonnante ? Que ses idées de casse sont géniales ? Que son humour fait mouche à chaque fois ? Qu’une visite de Londres vu par John et sa légendaire morosité est indispensable ? Que la lecture de Dortmunder vaut tous les antidépresseurs ? Que la saga devrait être obligatoire et remboursée par la sécu, en tant que prévention, spécialement quand les jours raccourcissent et que le blues de l'hiver approche ? Que ceux qui n’ont jamais lu un Dortmunder sont impardonnables, mais très chanceux parce qu’il ne tient qu’à eux de s’y mettre ?