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13 décembre 2007 4 13 /12 /décembre /2007 21:34

Cinéma pour les grands, pour changer. J’ai profité d’un peu de temps disponible pour combler deux oublis (parmi de trop nombreux autres) de ma culture cinématographique.

prisonniere.jpgDeux grands classiques que j’avais ratés pour des raisons obscures. Deux films hollywoodiens, deux réalisateurs que j’adore. Deux films que tout oppose. La prisonnière du désert de John Ford, et Le trésor de la Sierra Madre (tiré du roman de B. Traven) de John Huston.

L’un propose un cinéma centré sur l’espace et les paysages (grandioses), l’autre un cinéma centré sur l’humain ; l’un est en couleur, l’autre en noir et blanc ; l’un compose des plans majestueux où l’homme vient donner sa dimension à un espace mythique, l’autre centre ses plans sur les regards ; l’un raconte un affrontement entre l’américain et l’étranger (ici les Comanches) ; l’autre  montre un américain qui vit avec des mexicains ; l’un est le reflet des préjugés de son époque, l’autre, en avance sur son temps, fait preuve d’une approche étonnamment humaniste de son rapport aux autres ; l’un met en scène un roc, plein de contradictions, de fêlures, solitaire, inadapté, mais inébranlable (John Wayne), l’autre met à mal une autre figure emblématique, le mettant en scène dans un lente dégradation paranoïaque qui aboutit à la mort (Humphrey Bogart).

Au-delà de ces oppositions, les deux sont géniaux, époustouflants dans leur beauté esthétique,tresor-de-la-sierra-madre.jpg impressionnants pour les performances des acteurs, géniaux jusque dans, (et peut-être surtout), les seconds rôles absolument inoubliables. Ward Bond truculent, tonitruant, ouragan d’énergie, de vitalité emporte tout dans le rôle du Révérend et capitaine des rangers le capitaine révérend Samuel Clayton, sorte de négatif de John Wayne aussi solide et présent que lui, mais avec le caractère opposé. Et chez Huston, le rôle magnifique qu’il confie à son père Walter Huston, papi à l’énergie et à la jeunesse communicatives, humains jusqu’au bout de ses cheveux blancs en bataille, crevant l’écran.

Chacun de ces films laisse des images qui ne s’effaceront plus de ma mémoire. L’arrivée de John Wayne bien entendu dans La prisonnière du désert, avec la superbe composition créée par la famille qui l’attend sur la véranda de la ferme, et les somptueux paysages de Monument Valley ; La scène qui voit Walter Huston soigner un gamin dans un village indien, avec des plans des visages dignes d’un Eugène Smith dans Le trésor de la Sierra Madre, et le fou rire final, chute parfaite à cette ode à l’Aventure.

Pourquoi donc le cinéma américain a-t-il arrêté de produire des westerns (à part quelques exceptions dont le grand Clint), et des films d’aventure ? Pourquoi ?The-Treasure-of--Bogart-Huston.jpg

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commentaires

T
<br /> <br /> Je préfère The Searchers !<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Moi j'ai aimé les deux, mais j'ai un faible pour Huston ET pour Bogart.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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