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21 janvier 2008 1 21 /01 /janvier /2008 09:58

Il y a trois ans Angelo était au sommet de sa carrière : propriétaire de la société la plus en vue dans le domaineundefined de la protection informatique, il vivait une vie de rêve à Milan. Aujourd’hui il a tué un homme à la sortie d’un restaurant à Milan, il est en fuite, et n’a presque plus un sou. Ses connaissances en informatique lui permettent, sans se faire prendre, de communiquer à celle qui a été désignée pour juger son affaire. Il veut absolument lui expliquer son geste. Et il veut finir de se venger de ceux qui l’ont fait tomber.  Une étrange correspondance se noue entre la juge et l’assassin.

 

Le résumé laisse supposer que l’on va lire un thriller, ou un brillant exercice de style, version moderne (par mail) des romans épistolaires. Et c’est effectivement un exercice de style brillant, et un thriller parfaitement mené. Mais ce n’est pas seulement cela.

 

Au travers le récit d’Angelo, et des réponses de sa juge, c’est tout un pan de notre société moderne qui est dévoilé : Morgue et impunité des riches, reniement de ceux qui croient être sortie de leur classe, désillusions, blanchiment d’argent, perte de références morales, corruption, circuits parallèles de blanchiment d’argent, détresse de ceux qui ne font pas partie de « vainqueurs » et restent, de plus ne plus, sur le bord de la route …

 

Et ce n’est pas tout. C’est aussi un splendide hommage à Simenon, et au grand Jacques Brel. Pour finir, c’est le portrait touchant et émouvant d’un certain nombre de personnages qui ont réussi à échapper à la loi toute puissante de l’argent pour l’argent.

 

Décidément, le roman noir italien se porte bien, de De Cataldo à Camilleri, en passant par Carlotto, Evangelisti, le collectif Wu Ming, Dazieri, Pincketts, Di Cara, Fois ... La contestation, la variété des formes, des styles, la cohérence des constatations et des indignations nous viennent souvent d’Italie.

 

Alessandro Perissinotto / A mon juge (Série noire, 2008)

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commentaires

P
Bonjour Jean-Marc<br /> Je me permets juste de vous signaler le très bon "Derniers verre" de Andrew McGahan, un polar australien paru aux éditions Actes Sud, collection Actes Noirs en 2007.<br /> Cordialement
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J
Bonsoir,Je l'ai lu, attiré par quantité d'excellentes critiques, et les avis élogieux de pas mal d'amateurs de polars. J'avoue ne pas avoir complètement accroché. J'ai trouvé que le rapport à l'alcool, bien rendu, mais moins bien que chez des auteurs comme Block ou Pelecanos. Quand à l'état de corruption du Queensland, l'auteur n'évite pas quelques redites.

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  • : Le blog de Jean-Marc Laherrère
  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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