L’avantage de passer des vacances dans une grande ville, c’est qu’en plus du temps que l’on a toujours pendant les vacances, on y trouve des cinémas, et des baby-sitters ! Donc on a enfin eu le temps et l’occasion d’aller au cinéma, et on a même pu voir un film qui, si je ne m’abuse, n’est pas encore sorti en France !
Un chef d’œuvre, qui vous retourne la tête et vous laisse groggy. There will be blood, de Paul Thomas Anderson avec le monumental Daniel Day-Lewis (qui a très justement gagné l’oscar).
Un film qui pourrait être au mythe des premiers grands magnats et capitalistes qui ont fondé leur fortune sur le pétrole, ce que Les portes du paradis de Michael Cimino fut pour le conquête de l’ouest : Une entreprise de démythification absolument géniale, portée par un réalisateur et des acteurs au sommet de leur art.
La première scène, déjà donne le ton : Une quinzaine de minutes sans paroles, avec une musique qui par moment vous vrille les nerfs, et les grognements de fatigue et de souffrance d’un Daniel Day-Lewis qui, déjà, crève l’écran.
Le reste sera à l’avenant, rude, rugueux, sans pitié, à l’image du personnage principal. En plus de la description des premiers pas de l’industrie pétrolière, c’est également une peinture sans concession de la religion, de la famille, et des valeurs américaines que nous livre ce film indispensable.
Il faut revenir sur l’interprétation de Daniel Day-Lewis. Il est absolument monstrueux, incarnation d’un personnage d’une dureté implacable, d’une violence rentrée qui ne demande qu’à exploser, calculateur, rusé, maquignon, insensible à la douleur, qu’elle soit la sienne ou celle des autres. Capable de tuer si besoin, d’acheter sinon. Toujours sur le fil du rasoir, à la limite d’une folie que l’on sent présente, à fleur de peau. Un vrai personnage de roman noir.