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24 mars 2008 1 24 /03 /mars /2008 22:22

derey.jpgMonrovia, capitale d’un pays en guerre, le Liberia. Kaïd, d’origine libanaise, y tient l’hôtel Providence, à la fois hôtel, bar et bordel. Dick, ancien enfant soldat, s’y est réfugié. Il y survit, exploité et maltraité par Kaïd qui l’oblige à arnaquer les rares blancs qui viennent encore dans ce pays dévasté. La belle Lila, elle aussi ancienne enfant soldat, menace tous les jours de se donner la mort si Kaïd persiste à vouloir l’épouser. Quand débarque Jonathan, journaliste français, pigeon parfait, Lila et Dick voit en lui leur seule possibilité d’échapper à leur patron. Ils commencent alors une fuite hallucinée dans un pays complètement déboussolé.

Difficile de définir le sentiment que laisse La côte des Mal-Gens. Une seule chose est certaine, c’est un roman à part. Plus conte philosophique que roman noir. Le lecteur peut être sonné par des pages fulgurantes, avant de se perdre, largué par une « intrigue » qui manque parfois de cohérence. Peut-être las seule façon de donner à sentir le chaos et la folie déstructurée de ce pays en guerre. Tour à tour perdu, sonné ou ému, le lecteur  referme le bouquin avec la tête un peu chamboulée, sans trop savoir si tout cela était voulu, ou si l’auteur est passé, sans le vouloir, un peu à côté de ce qu’il voulait faire.

Un des romans précédent, Toubab or not toubab, déjà raconté par un enfant était plus facile à appréhender. Racontéderey-01.jpg par Hondo, gamin de douez ans qui vit un enfer, c’est un véritable un choc. Ce que nous décrit Jean-Claude Derey par la voix d'Hondo est intolérable, et devrait être insupportable. On ne devrait pas pouvoir le lire jusqu'au bout. Et pourtant, non seulement on le lit, mais on y prend du plaisir. Ce qui ne veut pas dire que l'horreur est niée ou minimisée, au contraire. Mais Hondo reste un enfant, malgré tout, et son envie de survivre, et même de continuer à rire permet d'aller au bout. Le ton est vif et on arrive à sourire avec Hondo, parce qu'il faut bien, il n'y a pas d'autre choix, ni pour lui, ni pour le lecteur. Une fois le livre fermé vient le contrecoup ... Un grand bouquin.

La côte des Mal-Gens, semblable par bien des points m’a moins emballé, mais peut-être plus … interrogé. Il est, me semble t’il plus ambitieux. Je serais curieux d’avoir d’autres avis …

Jean-Claude Derey / La côte des Mal-Gens (Rivages / Thriller, 2008)

Jean-Claude Derey / Toubab or not toubab (Rivages / Noir, 2000)

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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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