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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 21:17

Si vous demandez aux auteurs scandinaves tellement à la mode en ce moment, quelles lectures les ont influencé, et qui leur a donné l’envie d’écrire du polar, vous avez 95 % de chances qu’ils vous répondent : « La série Martin Beck écrite par Maj  Sjöwall et Per Wahlöö ». L’influence de ces deux auteurs ne s’arrête d’ailleurs pas aux pays scandinaves. Lors d’une rencontre avec le public à Toulouse en 2007, Xiaolong Qiu, chinois de Shanghai vivant et écrivant aux USA citait la même référence.

Entre 1965 et 1975, ces deux auteurs, marxistes de formation, ont écrit 10 romans mettant en scène un commissariat (ou équivalent suédois) à la tête duquel se trouve le dénommé Martin Beck. Au travers d’histoires policières, ils s’étaient fixés comme objectifs d’autopsier la société social-démocrate suédoise.

 

Quelques volumes se trouvaient encore chez les bouquinistes, dans la collection 10x18 grands détectives, mais ceux qui, comme moi, s’étaient mis au polar plus tard ne pouvait qu’écouter leurs aînés leur conseiller ces lectures, sans pouvoir trouver les romans.

 

Et bien c’est fini ! Rivages vient d’entamer la réédition de la série. Deux titres sont déjà disponibles : Roseanna et L’homme qui partit en fumée.

Pour illustrer le début de mon propos (et prouver que je ne dis pas QUE des bêtises) Roseanna, le premier titre est préfacé dans sa nouvelle édition par Henning Mankell himself.

J’avais déjà trouvé et lu ce titre dans sa précédente édition :

Le 8 juillet 1965, le corps d'une jeune femme nue est retrouvé dans un canal, dans une zone touristique de la Suède. Les enquêteurs locaux n'avancent pas, et font appel aux spécialistes de la capitale : Martin Beck et son équipe. L'enquête est longue et fastidieuse, mais au bout de trois mois l'identité de la morte est enfin établie : il s'agit d'une touriste américaine qui visitait les lacs et les canaux sur le Diana, un bateau quasiment uniquement utilisé par les touristes à cette époque. C'est un premier pas, reste maintenant à retrouver le meurtrier, et à le confondre. Martin Beck et son équipe devront faire preuve d'obstination et d'intuition pour venir à bout d'une enquête laborieuse.

Première apparition de martin Beck que l'on retrouvera ensuite, avec ses collègues dans de nombreux romans.

Celui-ci comporte deux parties : celle qui correspond à l'enquête, lente, fastidieuse, qui nous familiarise avec le travail de fourmis réalisé par ces enquêteurs, puis la deuxième, dont le rythme va en s'accélérant, qui joue superbement avec le suspense, où l'on suit la traque et la capture du meurtrier présumé. Bel exemple de roman de procédure policière dans lequel l'auteur prend son temps de définir les personnages, leurs caractères, et leur vie hors du commissariat.

 

Amateurs de polar, de style procédural, de romans venus du nord, remontez à la source, lisez Maj  Sjöwall et Per Wahlöö.

Maj  Sjöwall et Per Wahlöö  / Roseanna (Roseanna, 1965) Trad de l’anglais Michel Deutsch, trad revue du suédois. L’homme qui partit en fumée (Mannen some gick upp i rök, 1966) Trad de l’anglais Michel Deutsch, trad revue du suédois Philippe Bouquet.

PS. Pour ceux qui s’étonnent de la double traduction … Les premières éditions françaises (en 10x18) ont été traduites à partir de la traduction anglaise, Rivages offre une traduction revue à partir de l’original.

En prime dans ce billet, un petit lien vers un cadeau gratuit. Sur le blog des éditions Moisson Rouge, une nouvelle de Jérôme Leroy.

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commentaires

M
<br /> <br /> J'ai découvert ce duo par hasard et je me suis lancée à la lecture de la série. Un peu déconcertant au départ : bar fumeur, pas de téléphones portables ... bref on revient plus de 40 ans en<br /> arrière et on se rend compte de l'évolution des moeurs, des techniques policières. Par contre les voyous sont toujours aussi ... voyous ! Intéressant voyage que cette série<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Plus de 40 ans en arrière, mais aussi seulement 40 ans. Et on a déjà l'impression d'être dans un autre monde !<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Voilà une excellente découverte que j'ai fait l'an passé. Roseanna n'est pas le meilleur de la série mais est une excellente présentation de la suite. J'attaque le 9 roman ce soir et je me dis<br /> qu'il n'y en plus qu'un seul après et ça me rend un peu triste. Si vous aimez Mac Bain ou Mankell ne ratez pas Sjowall et Whaloo<br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> D'accord avec ça. Et venant de Meyer meyer quel hommage !<br /> <br /> <br /> <br />
X
Je vais persévérer. Il est souvent vrai que les "séries" avec héros recurrent deviennent plus riches au fil du temps.
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X
Je viens de terminer Roseanna, et pour le moins, je suis surpris de l'entousiasme général observé sur la toile. Certe, je comprend que le couple soit à l'origine du polar nordique en tant qu'influence, j'apprécie l'enquête minutieuse et la traque qui s'ensuit. Mais alors cruelle déception quant au motivation du tueur et surtout au raisonnements de l'enquêteur qui sont complètement passés sous silence. Aucune explication du chemin tortueux de ses conclusions!! . Désappointé je suis.
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J
<br /> Roseanna est bien car il met en place les personnages, mais c'est vrai qu'il est assez austère. Pour un peu plus de peps il vaut mieux lire l'homme au balcon ou l'homme qui partit en fumée. Eviter<br /> par contre on a volé la voiture des pompiers qui m'avait parue très très minimaliste.<br /> <br /> Ensuite on a le "problème" des précurseurs : Ils ont été beaucoup copié, souvent remis au goût du jour ... Et on peut être déçu, parfois, en revenant à la source.<br /> <br /> <br />
Y
J'avais lu quasiment tous les polars de ce duo quand j'étais ado et j'ai retrouvé avec plaisir Roseanna en 10/18 mais je crois que je préférerai les relire dans la nouvelle traduction, merci pour l'info :-)
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J
<br /> Je pense que tout cela fera plaisir à Rivages, et les confortera dans leur politique de réédition de qualité (déjà initiée entre autres avec les anciens Westlake et Leonard). Entre Rivages, Folio<br /> (avec les Thompson et les Chase par exemple) et Quarto qui a repris Chester Himes, nous avons de la chance d'avoir des éditeurs qui font un vrai boulot de mise à disposition des grands classiques.<br /> <br /> <br />

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