Voilà un petit texte qui m’aurait certainement échappé sans la note que lui consacre Bastien Bonnefous sur Polar Blog. C’eut été fort dommage. Merci Bastien.
Moins de vingt pages, explosives, jouissives, qui se dégustent comme une douzaine d'huîtres accompagnées d'un Muscadet bien frais (ou tout autre vin blanc que vous préférez avec les huîtres). C'est vif, vivifiant, intelligent, rageur, et beaucoup plus enthousiasmant, en cette période de commémorations qui ressemblent plus à des enterrements, que tout ce qu'on peut entendre ici ou là.
Du pur Pouy, dès le titre. Mes soixante huîtres, qui d’autre que lui aurait pu y penser ?
Jean-Bernard Pouy en a donc marre de s’entendre qualifier, par sa progéniture, et indirectement, via les média d’exsoissantuitarattardé. Il répond vertement, avec l’imagination et le verbe qu’on lui connaît. Mais finalement, ces reproches ne sont-ils pas dû, essentiellement à l’envie et la jalousie de ceux qui ont eu une jeunesse trop terne, trop raisonnable, trop lisse ? Qui regrette de ne pas avoir pu participer à une telle fête, quoique l’on puisse penser de ses suites et de ses conséquences ?
Des envieux qui sont loin d’avoir la verve de notre JB national, et qui même, de mon point de vue, s’emmêlent un peu les pinceaux. Parce qu’il faudrait savoir. Et d’un, soit on est attardé, soit on est ex. Si on est attardé, c’est qu’on est resté soixantuitard. Donc exit le ex. Et finalement attardé ça veut dire quoi ? Que 40 ans plus tard on a encore la fougue, la niaque, la rage, l’humour, l’envie de vivre ? Finalement, c’est plutôt un compliment. Ou, une fois de plus, de l’envie et de la jalousie. Car finalement, n’a-t-on pas l’âge de ses idéaux, de ses envies et de ses indignations ?
Alors, merci JB Pouy, grâce à ces quinze pages, on peut le dire, 68 n'est pas mort, car il bande encore. Je sais c'est un rien trivial et rabâché, mais c'est ce qui m'est venu spontanément à l'esprit. Désolé.
Jean-Bernard Pouy / Mes soixante huîtres Editions folies d’encre (2008).