Dernier billet de l’année, mais pas pour vous parler d’un polar (je suis immergé dans la SF époustouflante de Iain Banks, ce sera pour l’an prochain).
Non, je rentre juste de Paname où je suis allé faire le provincial en balade, et j’en ai profité pour aller voir deux superbes expos.
La première, malheureusement pour vous, ne dure que jusqu’à dimanche. Il s’agit de Genesis de l’immense photographe brésilien Sabatiao Salgado. Si vous avez le courage de faire plus d’une heure de queue (chose que j’ai faite deux fois en cinq jours …), vous pourrez voir 250 tirages somptueux de celui qui reste le dernier grand du photo reportage en noir et blanc.
De l’Antarctique à la Laponie, de la Papouasie au Pantanal brésilien, de l’ouest américain à la Patagonie, des paysages incroyables, des animaux et des gens qui vivent dans les derniers bastions de la planètes où Google, Apple, Toyota et autres Windows n’ont pas encore mis les pieds.
J’ai lu ici ou là que gnagnagna, Salgado fait de trop belles photos, qu’il fait de l’ethnologie de café du commerce, que ses photos sont trop léchées, trop travaillées et gnagnagna, et gnagnagna. C’est vrai que, depuis longtemps déjà, il photographie les pauvres, ceux qui ont tout perdu, ceux qui ont des boulots éreintants, les rescapés, et aujourd’hui les derniers peuples non modernisés comme s’il étaient des stars dignes des studios Harcourt. Et alors. Ils n’ont pas droit eux à un cadrage bien foutu, à une lumière magnifique ? C’est réservé aux liftés ? Aux maquillés ? Aux connus ? Ben non. Avec Salgado tout le monde y a droit. Et c’est beau et digne. Et merde aux « artistes » qui ne jurent que par la photo floue et crapoteuse.
Vive Salgado. Il y a bien entendu aussi un bouquin. Cher (50 €). Mais bon, plus de 500 pages de tirages magnifiques cela coûte. Et c’est un sacré cadeau à se faire offrir.
Grand écart pour le deuxième expo. De tout temps on les potes se sont déchirés : Stones ou Beatles, AC/DC ou Police, Rugby ou foot … Astérix ou Tintin. Moi c’était, c’est, ce sera toujours Astérix. Et la BNF (à Paris encore), consacre une superbe expo au gaulois le plus connu du monde.
Films d’archives, planches originales, études, zooms sur les personnages, les jeux de mots, la naissance, les voyages … On y a passé deux heures, et on aurait pu y rester bien plus. On est repartis avec envie de relire tous les Astérix et avec le catalogue de l’expo, édité par la BNF, sous forme d’encyclopédie qui me promet de belles heures de bonheur.
Voilà, mangez, buvez, râlez, riez, tchatchez, dansez, chantez … sans modération ce soir, mais surtout en bonne compagnie, et à l’année prochaine.