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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 22:45

Au moment où l’hiver s’abat sur Copacabana, le commissaire Espinosa est confronté à une situation inédite : Gabriel, trentenaire terne vivant encore avec sa mère, vient le trouver pour lui faire part de son inquiétude : Il y a presque un an, alors qu’il fêtait son anniversaire avec ses collègues, un voyant lui a prédit qu’avant son prochain anniversaire il tuerait quelqu’un. Or cet anniversaire approche, et Gabriel est persuadé du bien fondé de la prédiction. Il craint donc d’être prochainement la victime d’une agression, et de devoir se défendre en tuant quelqu’un. Espinosa essaie de la calmer, et accepte de rechercher le voyant pour qu’il explique sa plaisanterie. Cela ne satisfait ni Gabriel, ni surtout sa mère, très bigote, qui, voyant bien que son fils a des problèmes, décide de prendre les choses en main. Mais quand une collègue proche de Gabriel meurt, écrasée par une rame de métro, Espinosa commence à prendre l’affaire au sérieux.

Bon anniversaire, Gabriel ! est visiblement la troisième enquête du commissaire Espinosa, créé par Luiz Alfredo Garcia-Roza. C’est la première que je lis, et je dois avouer que je ne suis pas convaincu.

La ville de Rio, loin des clichés de ses plages ensoleillées, de sa musique, et de ses garotas est bien dépeinte. De même, la relation malsaine entre une mère possessive et religieuse et son fils complètement étouffé, et les conséquences sur les deux caractères est bien rendue.

Pourtant, ce roman m’a laissé une impression générale d’inachevé. L’enquête est inachevée, laissant des doutes sur les véritables coupables (même si on devine assez tôt ce qui est en train de se passer). Mais ce qui me gène le plus est que les personnages eux-mêmes sont flous, comme esquissés. Exemple : On sait qu’Espinosa est un grand lecteur, du moins a-t-il beaucoup de livres chez lui, entassés comme il peut. Mais on ne le voit jamais lire, et on ne sait pas ce qu’il lit. A aucun moment, ces lectures n’interviennent dans le récit (comme elles le font chez Diaz-Eterovic, Ken Bruen ou Leonardo Padura, pour prendre d’autres exemples de personnages lecteurs). Autre exemple, Espinosa tombe amoureux, mais à part une description sommaire, on ne sait pas à quoi ressemble l’élue de son cœur. Troisième et dernier exemple : Espinosa aide un collègue à reprendre le boulot après une blessure. Mais on ne sait rien de plus du collègue en question, sur ses doutes, sa vie, ses angoisses, comment il bosse … On ne connaît de lui que les rapports qu’il fait au commissaire.

Ce flou, cette distance sont certainement voulus. A moins que cela ne soit une impression due au fait que je n’ai pas lu les deux premiers volumes de la série. Mais cela m’a frustré. Je suis donc moyennement convaincu donc par ce flic brésilien, mais prêt à changer d’avis le cas échéant.

Luiz Alfredo Garcia-Roza / Bon anniversaire, Gabriel !  (Vento Sudoeste, 1999), Actes Sud/Actes noirs (2006). Traduction du portugais (Brésil) par Vitalie Lemerre et Eliana Machado.

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