Après la Nuit de fureur adaptée de Jim Thompson, voici, dans la collection Rivages/Casterman/Noir Pauvres zhéros, adapté de Pierre Pelot par Baru.
Un village paumé quelque part dans le nord-est de la France. Un orphelinat, dirigé dans l’indifférence générale par une vieille peau sadique. Quelques habitants plus ou moins bas de front. Une situation qui semble pouvoir durer des siècles. La disparition d’un gamin handicapé lors d’une sortie de l’orphelinat fait tout voler en éclats, libérant haines, rancoeurs et mesquineries. Jusqu’à l’explosion. Puis retour au calme …
Bienvenue en enfer. Un enfer gelé, où l’on se caille, mais un enfer quand même. Pueblo chico, infierno grande disent les espagnols. Voilà un livre qui illustre parfaitement ce proverbe. Je n’ai pas lu le roman de Pierre Pelot (qui est réédité parallèlement par rivages noir), je ne sais donc pas si l’adaptation qu’en fait Baru est fidèle.
Je peux par contre dire qu’elle est impressionnante. Le dessin ne fait aucun cadeau. Les trognes crèvent le papier, exsudant la méchanceté, la mesquinerie, la bêtise, la peur, la haine … rendant d’autant plus pathétiques les rares âmes pures vouées inévitablement au sacrifice.
La montée de la tension, de la noirceur, est magnifiquement mise en scène, jusqu’à l’explosion libératrice. Du grand art.
Pierre Pelot adapté par Baru / Pauvres zhéros. Rivages/Casterman/Noir (2008)