Douces jeunes filles, amateurs de poésie et de finesses passez votre chemin. Cette note est à l’usage exclusifs des amateurs d’Hommes de l’ouest (ou du sud en l’occurrence), de héros avec poil aux pattes, flingues et, excusez le terme, couilles au cul ! Et oui, à l’instar d’une boisson désormais mythique, Stephen Hunter c’est pour les hommes, et dans Sept contre Thebes il y a aussi de la pomme !
1951, comté de Thebes, Mississipi. Ce qui fut un comté perdu et déshérité est devenu la prison pour noirs la plus crainte d'un sud resté très fortement raciste. C'est ce que va découvrir à ses dépends l'avocat Sam Vincent, parti enquêter sur la disparition d'un homme, qui se retrouve en danger de mort, dans les mains d'hommes coupés du reste du pays. Heureusement, avant de partir, il avait averti Earl Swagger, vétéran de la guerre du pacifique, guerrier dans l'âme, qui arrive à organiser son évasion. Mais pour réussir, il est obligé de se laisser prendre, et se retrouve aux mains d'hommes protégés par les plus hautes instances de l'état qui vont le torturer pour lui faire dire qui l'envoie. Earl s'en sort de justesse et n'a alors plus qu'une idée en tête : réunir les meilleurs tireurs du pays pour détruire Thebes.
De temps en temps, l'homme, aussi cultivé et raffiné soit-il (c’est tout moi ça), a besoin de sa dose de testostérone pure sans aditifs. Je n’en suis pas plus fier que ça, mais je n’en ai pas non plus honte. Et dans ce cas, tant qu’à faire, autant prendre les meilleurs. Un western de Eastwood, ou, pour la lecture, un polar de Stephen Hunter.
Ses thrillers regorgent de héros surarmés, de castagne et de suspense. Tout ce qu'il faut pour passer 500 pages survoltées, à tourner les pages avec délice (car cet auteur est un sacré raconteur d'histoires), en se disant qu'il ne faut peut-être pas trop se pencher sur les opinions du bonhomme, mais que l'un dans l'autre, de temps en temps, c'est quand même bon. Et que ses salopars étant de vraies ordures, on est bien content quand, dans un paroxysme d’explosions, de coups de feu et de coups de lattes ils finissent par se faire dessouder !
Certes, ce n’est pas de la grande littérature, et ce n’est pas d’une finesse à toute épreuve, mais de temps en temps, ça fait du bien. En prime, mais ce n’est pas pour ça qu’on le lit, cela rend bien le racisme ordinaire et assumé d’une époque. Après cette bonne dose de PAN !, BOUM ! et CROUNCH !, on peut retourner à Mozart.
Stephen Hunter / Sept contre Thebes (Pale horse coming, 2001), Editions du Rocher/Thriller (2007). Traduction de l’américain par Elisabeth Luc.