Ils sont trois, complètement allumés, complètement déjantés, en tournée triomphale à travers la France. Ils ce sont : Zak, Wingo et Klakos, le NFFF (No Future For Fuck), groupe punk de Montluçon qui remplace la musicalité par le volume sonore, la connaissance de l’harmonie par l’énergie, le sens du rythme par la rage. Heureusement ils ont une maman poule, en la personne de Gisèle, leur roadie, dix ans plus vieille qu’eux (ce qui lui vaut le doux surnom de Mamie), quelques kilos de plus que les trois réunis, plus de muscles qu’ils n’en auront jamais. Lesbienne. Le soir d’un concert grandiose à Saint Nazaire, Gisèle s’aperçoit que leur organisateur les a doublé. Une preuve de plus que la société est pourrie. Une de trop. Zak va péter les plombs, et partir, pour le rock, pour les punk. Feuque et No Future.
Du pur Jean-Bernard Pouy. Imaginez ce que cet individu, capable d’écrire sur les états d’âmes d’un banc de touche pendant un match, ou de broder sur l’histoire des pêches dans la région de Moissac peut faire avec un groupe punk allumé ! Vous n’imaginez pas ? Vous avez raison. Vous n’y arriverez pas. Car il n’y a qu’un seul Pouy. Malheureusement ou heureusement, je vous laisse juge, mais ne le laissez pas passer.
Quelques extraits pour la route ?
« ... Giscard, crevard !
Et ton crâne de têtard
A Montbéliard ou Hénin-Liétard
ON s’en tamponne le coquillard
Nous on préfère la Valstar
ROUGE ! »
Oui je sais, moi aussi je soupçonne le Pouy de s’être fait plaisir ! Ainsi qu’avec ces tables de la loi du roadie :
« si c’est liquide, bois ; si c’est sec, fume ; si ça bouge, baise ; et si ça bouge pas, fous-le dans le camion. »
Jean-Bernard Pouy / Feuque , Mare nostrum/polar rock (2008).