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3 septembre 2008 3 03 /09 /septembre /2008 22:07
Désolé ! C'est le papier sur la petite Dawn qui mettait la zouille dans les couleurs du blog (une obscure raison de balises Word). Impossible de les virer ! j'ai dû supprimer l'article. Je tente une ruse pour le remettre, à partir d'un autre format. par contre désolé, les commentaires ont été perdus.

Dawn 9 ans ne s’entend pas très bien avec sa mère, encore moins bien avec ses copains de passage. Jeff Mican, le père de Dawn est peintre. Il met en images ses pires cauchemars. Ses dessins mettent souvent en scène Dawn, dans les situations les plus épouvantables. Joey Spitfire est rédacteur en chef d’un fanzine particulièrement outrancier, divorcé d’une star du porno il est en ce moment en taule. Dalton, fils du futur mari de la mère de Dawn, adolescent mal dans sa peau et sa sexualité, aime beaucoup sa lumineuse demi-sœur, mais voue une haine sans limite à sa famille, et à ses condisciples … La vie de tous ces personnages, et de quelques autres, était déjà un chaos le 10 septembre 2001. Le lendemain, bien qu’ils vivent tous autour de Cincinnati,  elle va finir de voler en éclat.

Prière pour Dawn est le premier roman d’un artiste américain, Nathan Singer. Il ne peut pas vous laisser indifférent. Il peut vous emballer, vous choquer, vous agacer … Plus vraisemblablement, il fera tout cela à la fois. Parce que c’est un roman sacrément gonflé, plein de bruit, de fureur, de rage, de sanglots et d’éclats de rire désespérés. Un peu trop plein parfois. L’auteur, consciemment ou non, c’est laissé déborder par ses émotions, ses cris, et n’a pas réussi à les contenir, les mettre en forme, les faire rentrer dans son roman.

Alors ça déborde, dans tous les sens du terme. Il y a des pages, ou des paragraphes entiers que l’on saute (ou du moins que j’ai sauté), parce qu’ils ne veulent rien dire (littéralement parlant). Personnellement, je ne vois pas ce qu’ils apportent au texte. Il y a aussi des effets de style trop insistants, certainement bien trouvés, mais qui finissent par agacer dans leur répétition. Dans l’ensemble, à l’image de certains de ses personnages, l’auteur en fait parfois trop : trop incantatoire, trop volontairement obscur, trop compliqué …

Mais. Mais il y a des scènes inoubliables, des scènes de rage et des scènes en état de grâce. Mais il y a des personnages inoubliables, à commencer par Dawn. Mais il y a cet humour, ce rire qui vient juste là pour tenir les larmes à distance. Mais il y a cette énergie, palpable, débordante, hors norme.

Et puis c’est un premier roman. Un premier roman qui secoue, dans lequel on sent un tel potentiel, qu’on se demande, forcément, si ce potentiel va se réaliser, se canaliser un peu, pour le meilleur. S’il va réussir à arrondir certains angles, à garder sa puissance d’évocation et d’émotion en perdant ses défauts de chien fou.
Alors j’ai terminé Prière pour Dawn un peu déçu, parce que j’ai l’impression que l’auteur est passé très près d’un roman immense, mais également très content de l’avoir découvert, et impatient de voir la suite.

Nathan Singer / Prière pour Dawn  (A prayer for Dawn, 2004), Moisson rouge (2008). Traduction de l’américain par Laure Manceau.
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