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11 octobre 2008 6 11 /10 /octobre /2008 10:50

Après Le temps de la sorcière, revoilà Einar, journaliste et ancien alcoolique, envoyé dans le nord de l’Islande par son journal. La petite ville où il est exilé connaît son week-end de folie, la grande fête des commerçants, beuverie ininterrompue de quelques jours où l’on accourt de tout le pays. Cette année, il y a une attraction supplémentaire : Hollywood et deux de ses stars débarquent, pour préparer le tournage d’une série télévisée. Au lendemain de la fête, le constat est le même, sinon pire que celui de l’année suivante : des tonnes de déchets, agressions, violences, viols … Plus un meurtre, celui d’une jeune fille, retrouvée dans la maison abandonnée qui doit servir de lieu de tournage à la série. Einar s’intéresse de près à cette affaire, aiguillonné par une mystérieuse correspondante qui semble en savoir long sur ce qu’il c’est passé …

Le temps de la sorcière ne m’avait pas totalement convaincu. Voilà ce que j’ai dans mes notes à propos du roman précédent d’Arni Thorarinsson : On va forcément comparer avec Indridason. Et c’est là que le bât blesse. Thorarinsson n’évite pas certaines longueurs, maîtrise moins bien que son compatriote le rythme du récit, et d’un autre côté, n’arrive pas à rendre ses personnages aussi émouvants que ceux d’Indridason. Du coup, par moment, l’attention se relâche, et on n’est pas vraiment touché par ce qui arrive aux personnages.

Toutes ces réserves tombent avec Le dresseur d’insectes. C’est toujours lent, Thorarinsson prend toujours le temps d’installer son histoire, ses personnages, mais il n’y a pas de longueurs et on ne s’ennuie jamais. L’humour du journaliste fait mouche. Les personnages que ce soit Einar, ses collègues ou le commissaire de la ville, prennent de l’épaisseur. Et surtout, les nouveaux venus sont très présents et très attachants. Le destin des deux victimes (oui vous verrez il y a deux victimes) est décrit avec une humanité qui le rend poignant.

Le tableau d’une Islande complexée face à l’étranger, et surtout face aux US est à la fois drôle et émouvant, les luttes entre les forces du fric et les quelques journalistes qui ont encore un minimum de morale sont parfaitement rendues, et le tableau de la ville submergée par des hordes alcoolisées est criant de vérité (et vous pouvez en croire un ex habitué des fêtes de Bayonne !). Bref, on a là un très bon roman noir qui dégage une véritable émotion.

Arni Thorarinsson / Le dresseur d’insectes (Dauði trúðsins, 2007), Métailié/Noir (2008), traduit de l’isalndais par Eric Boury.

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commentaires

D
Je ne comprends toujours pas ce que vient faire un dresseur d'insectes dans ce polar. Quelqu'un a une idée?
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H
Un superbe roman.<br /> Einar est un personnage auquel je me suis vite accroché.<br /> Je ne manquerait pour rien au monde la sortie du prochain Thorarinsson.<br /> <br /> Ma critique<br /> http://hanniballelecteur.over-blog.com/article-26923641.html
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C
C'est chez Gaia (traduction par Eric Boury). J'en ai fait une" critique" sur mon blog". http://noirs-desseins.over-blog.com/.<br /> C'est un super bouquin: à la fois, roman puzzle, à chute. C'est vif et surprenant
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J
<br /> Merci.<br /> <br /> Je vais rajouter ton blog dans ma liste.<br /> <br /> <br />
C
En ce qui me concerne, je partage un peu les différents commentaires et ton analyse sur le Temps de la sorcière: c'est assez lent, on a du mal à ressentir quelque chose pour les personnages. Par contre, ça décolle dans les 100 ou 150 dernières pages. En espérant qu'il en va de même pour celui-ci. Je recommande très vivement Brouillages de Stefansson (je sais: hors sujet mais je ne voyais pas où en parler...)
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J
<br /> J'ai de loin préféré celui-là. Difficile toutefois de dire exactement pourquoi.<br /> <br /> Quand à Stefanson, je ne connais pas du tout ... C'est chez qui ?<br /> <br /> <br />
A
les histoires où il y a des bestioles, je ne peux pas. Les films n'ont plus d'ailleurs !
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J
<br /> Les bestioles ne sont que dans le titre, et dans un vers d'une chanson de The Kinks à laquelle les personnages font plusieurs fois allusion. Sinon, nous sommes quand même en Islande, pays peu connu<br /> pour ses blattes et autres cafards ...<br /> <br /> <br />

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