De nouveau de mauvaises nouvelles en provenance d’Italie, après l’éclaircie musicale …
Le camorriste, comme le cafard, aime l’obscurité, et déteste la lumière. Il n’aime rien tant que d’être laissé tranquille à faire ses petites affaires, absolument inoffensives dans le cas du cafard, mais déteste qu’un quidam lui braque un gros projecteur dans la trogne.
Roberto Saviano, avec Gomorra, le livre, puis à cause de Gomorra le film, a braqué un énorme projecteur sur la vilaine figure de la camorra. Or, et là est toute la différence, si le cafard est, au pire, dégoûtant, le camorriste, lui, est mortel. Et Roberto Saviano en danger de mort.
Un état de fait qui ne semblait pas émouvoir plus que de raison l’état italien du grand défenseur de la liberté d’expression qu’est Silvio Berlusconi, mais qui a par contre ému six prix Nobel, de littérature (Orhan Pamuk, Günter Grass et Dario Fo), de la paix (Michael Gorbatchev et Desmond Tutu), et de médecine (Rita Levi Montalcini), qui ont lancé, dans la Repubblica, un appel à l’état italien pour qu’il assure la sécurité de Saviano.
Cet appel est relayé sur le site littéraire du Nouvel Obs. Et maintenant ici même …
Et tout va très vite, il semblerait qu’au moment où j’écris ces lignes l’appel ait été signé par plus de 150 000 personnes, dont un autre Nobel en la personne de José Saramago, ainsi que par une pléiade d’auteurs connus de Paul Auster à Colum McCann en passant par Tahar Ben Jelloun et bien d’autres.
Ce qui, n’en doutons pas, constitue un autre coup de projecteur bien désagréable pour les cafards ….
Dernier point, pour signer, c’est là.