Toussaint Rescamone fut un grand flic. Il n'est plus qu'un vieillard mourant, retranché dans son village natal dans la montagne corse. Un mourant qui regrette d'avoir fait toujours passer sa carrière avant sa famille, et qui aimerait bien revoir, une dernière fois, sa petite fille, Dora. D'autant plus que, pour d'obscures raisons de différent immobilier, quelques affreux essaient de l'intimider, et pourrait bien s'en prendre à Dora. Alors Toussaint décide d'appeler à la rescousse un de ses anciens collègues, Maurice Cintray, qui s'embête ferme à la retraite et sera enchanté de pouvoir de nouveau enquêter et se castagner. Maurice, et son ami Raja, tout aussi retraité que lui vont se lancer dans une aventure pour laquelle il vaut mieux être bien armé !
« Avec ce roman, les bonnes vieilles Séries Noires ne sont pas loin » écrit Paul Maugendre sur Bibliosurf. Et je suis entièrement d’accord avec lui. Le jeu du lézard de Max Obione est un bon petit polar, qui se lit avec plaisir, sans défaut, sans éclats particuliers non plus, qui risque juste d’être assez vite oublié. Malgré quelques petites incohérences qui reviennent après coup, on ne peut qu’apprécier le style alerte, les répliques à l’emporte-pièce de Maurice, quelques charges bien senties sur le milieu de l’art moderne, et de bien belles descriptions de la Corse. On sourit, il y a de la castagne, et le dernier chapitre vient même apporter une vraie émotion, un peu absente du reste de l’ouvrage.
Sans avoir là un chef-d’œuvre (j’avais préféré Amin’s Blues, et surtout les nouvelles de balistique du désir beaucoup plus fortes et noires), on a un roman qui offre un bon moment de lecture.
Max Obione, Le jeu du lézard, Krakoen (2008).