Je fais habituellement une confiance aveugle à la cinémathèque toulousaine dans sa programmation pour les gamins. Une fois de plus, bien m’en a pris. Ce week-end, au programme, Gunga Din film d’aventure de 1939 se déroulant en Inde. J’y vais.
Les cinéphiles, les vrais, se gausseront, mais dès le générique, je jubilais. Scénariste, Ben Hecht, d’après Kipling, avec Cary Grant, Douglas Fairbanks Jr et Victor Mclagen ! Waouw !
Bon, pour ceux qui sont encore moins cinéphiles que moi, Ben Hecht, fut un des grands scénaristes de l’âge d’or d’Hollywood, Cary Grant, tout le monde connaît, Douglas Fairbanks Jr c’est avec Errol Flynn le grand grand des films d’aventure et de cape et épées, et Victor Mclagen, c’est la brute, l’éternel sous-of des films avec John Wayne (Rio Grande ou La charge héroïque par exemple), son ennemi dans L’homme tranquille, le second rôle incontournable, le Noël Roquevert américain quoi (mais en général avec des rôles plus sympathiques) !
Deux heures de pied. Bon certes, il faut passer sur une idéologie colonialiste … d’époque. Comme toujours chez Kipling, comme dans les premiers Tarzan.
Une fois passé ce petit écueil, c’est le pied. Le charme de Fairbanks, les pitreries de Grant et McLagen, des bagarres, des batailles en veux-tu en voilà, des éléphants, des charges de lanciers, des méchants étrangleurs très méchants, des cobras, un temple en or, Shiva, les montagnes, des passerelles qui ne tiennent qu’à un fil …
Et la légèreté du cinéma américain de cette époque, son sens de l’espace, du rythme, du grandiose … Même si ce n’est pas Ford, puisque c’est réalisé par George Stevens, c’est du grand spectacle qui ne prend jamais les spectateurs pour des poires, mais ne se prend pas non plus au sérieux.
Et sous les dehors de la farce menée tambour battant par un Cary Grant en grande forme, il y a de vrais moments d’émotion, de suspense, de souffle épique …
Gabriel 7 ans c’est éclaté, et son papa … aussi. Et tant qu’à amener ses mômes au ciné, franchement, je préfère ça que Madagascar 2 et ses animaux totalement hystériques (j’ai vu le 1, je vais essayer de passer au travers du 2).
Pour ceux qui l’ont raté ce week-end à Toulouse, ça doit bien exister en DvD, et surement passer, un jour ou l’autre, sur l’une des mille chaînes que l’on reçoit maintenant. N’hésitez pas, montrez-le aux pitchouns, éclatez-vous avec eux, avant qu’il ne soit trop tard, et qu’ils refusent de voir un film sous prétexte qu’il est « gris ».
Dernier plaisir pour les grands, je me suis aperçu à la toute fin que le début d’un de mes films fétiches, à savoir la Party avec le génialissime Peter Sellers est un hommage à la fin de Gunga Din. Je me coucherai moins bête ce soir.
Pour les toulousains, 2009 commencera très fort à la cinémathèque avec l’incontournable Invanhoé.