J’ai écrit ici même il y a peu que Neil Gaiman est grand, et que Sandman est son prophète. D’ailleurs je ne suis pas le seul à le dire :
« Les histoires, je m’y connais. Je suis un mordu d’histoires. Sans exagérer, je peux dire que les histoires sont toute ma vie. […] Neil Gaiman s’y connaît aussi. Il est la caverne d’Ali Baba des contes et nous avons de la chance de l’avoir, quel que soit le média qu’il choisit. Sa fécondité et la qualité de son travail sont à la fois miraculeuses et inquiétantes. Son savoir-faire aussi ». Et ce n’est pas ce guignol de JM qui dit ça, mais Stephen King qui sait de quoi il parle quand il cause d’histoires …
Au bout des mondes est une auberge où on arrive par hasard, sans trop savoir comment. Bran Tucker et Charlene Mooney y échouent une nuit de tempête. Une drôle de tempête. Parce vraiment, la neige en juin sur la route de Chicago … Il y a là toutes sortes de voyageurs, qui se racontent des histoires pour passer le temps. On y trouve Chiron, un habitant de féérie, un jeune marin qui a vu le serpent de mer, un chercheur qui attend le Président Parfait, des Nécromants … Et bien d’autres.
Et surtout, pleins d’histoires dans lesquelles, de temps à autre, on croise la silhouette impressionnante de Dream et de ses frères et sœurs.
Comme toujours chez Gaiman, c’est magique, beaucoup plus profond que ça en a l’air, humain, parfois drôle, souvent émouvant, toujours poétique. Dans la série des Sandman, il y a des œuvres magistrales, amples, impressionnantes, et d’autres qui semblent plus … légères, « mineures » mais qui restent gravées, longtemps, et se révèlent tout aussi importantes et belles que les autres.
Le volume 8 fait partie de ces dernières. Outre de belles histoires, il offre une réflexion, ou plutôt des questions, sur des thèmes aussi variés que, le rêve bien sûr, mais aussi le pouvoir, la mort … Rien que ça. Le tout sans jamais pontifier ni se prendre au sérieux.
Gaiman (scénariste) et de très nombreux dessinateurs … / Au bout des mondes (Sandman 8) (Worlds’ end, 199), Vertigo (2008), traduit de l’anglais par ????.