L’inconvénient (ou l’avantage ?) de vivre un petit peu loin du centre ville, et d’être plombé par deux minots encore jeunes, est que l’on ne peut que très rarement aller voir les films à leur sortie (encore heureux quand on peut aller les voir).
Quand on y va, tout le monde les a déjà vus, et on a l’impression de parler d’une vieillerie.
La dernière vieillerie que je suis donc allé voir est Burn After Reading des inénarrables frères Coen.
Quel est donc, se demande à juste titre le visiteur de ce blog, l’avantage d’aller voir un film après tout le monde ? Ben c’est que tout a déjà été dit. Plus besoin de raconter l’histoire, plus de crainte de révéler un détail qui tue le suspense. On raconte absolument ce qu’on veut !
Burn after reading n’est pas le meilleur film de ces deux guignols. Ca a été dit partout, c’est sans doute vrai. Mais fan de chichourle, qu’est-ce que je me suis marré ! Ca faisait longtemps que je n’avais pas pris de tels fou-rires au cinéma. Et ça fait un bien !
Qui d’autre qu’eux est capable de faire tourner trois stars comme les trois monstres Clooney, Pitt et Malkovich et de les faire passer pour de tels crétins ? Avec qui d’autre ces acteurs pourraient-ils tourner de tels rôles ? S’amuser autant ? Amuser autant le spectateur ?
Les scènes d’anthologie se succèdent, et après le tournant du film, grandiose (que je ne dévoilerai pas pour Le visiteur de ce blog qui n’a pas encore vu le film), c’est du grand guignol de haut vol en permanence.
Brad Pitt et Malkovich sont absolument incroyables, de crétinerie sportive, et de bêtise pompeuse, quant à Clooney, c’et simple, je trouve qu’à plusieurs reprises il fait penser à Cary Grant. Pas moins.
Vous remarquerez que je parle moins des rôles féminins. N’y voyez aucun machisme. C’est juste que les deux affreux Coen sont beaucoup plus gentils avec les femmes, qui du coup sont quand même moins drôles. Mais les actrices sont parfaites, ce qui n’est pas peu dire face aux numéros des trois acteurs principaux.
Il y a fort longtemps, le grand Desproges avait rossé d’importance un critique qui sous-estimait le rôle des comiques, et parlait d’un réalisateur qui « n’avait d’autre ambition que celle de faire rire ». Le grand Pierre le fessait d’importance et affirmait qu’il n’y a pas de plus haute ambition que celle de faire rire.
L’imbécile (le critique) sévit peut-être encore. Il a surement tordu le nez au film des Coen. Malheureusement il n’y a plus de Desproges pour lui mettre le nez dedans.