Revenons à des choses plus sérieuses …
Un hôtel peut-être disparu dans la forêt amazonienne, les canaux de Patagonie, les rues et les bars de Santiago du Chili, le balcon d’un hôtel du Caire, une cabane construite par Butch Cassidy et Sundance Kid, le port de Hambourg … Autant de lieux chargés d’histoires, de souvenirs, de légendes, que Luis Sepulveda nous raconte … pour vaincre l’oubli.
Dans La lampe d’Aladino, on croise un Vieux qui lit des romans d’amour accompagné d’un dentiste qui tentent de sauver ce qui peut l’être d’un pays en guerre ; un pirate portugais révolutionnaire avant l’heure qui patrouille à l’extrême sud du monde ; un commerçant palestinien qui vend des objets de première nécessité et du rêve du côté de Punta Arenas ; des hommes amoureux ; des femmes amoureuses ; des amis qui ses souviennent des chers disparus autour d’une bouteille …
On retrouve le talent de conteur de Luis Sepulveda qui, à chaque nouvelle, nous amène ailleurs, dans les villes, les étendues laminées par les vents de Patagonie, ou la forêt … mais toujours à la rencontre d’hommes et de femmes, vivants ou disparus, que l’on retrouve avec plaisir, ou dont on se souvient avec nostalgie.
Des personnages qui viennent enrichir la galerie que l’on a déjà en tête, le Vieux bien entendu, mais aussi le chat et la mouette, le grand-père anarchiste, le détective au nom de torero, et tant d’autres …
On pourrait lui reprocher de ne pas vraiment se renouveler, ou de ne pas être d’une folle originalité. Mais il raconte si bien. Sa générosité et son humanité sont tellement palpables dans ses courts récits qu’on a envie de le rencontrer, autour d’un feu ou d’une table de bistro, un verre à la main, pour l’écouter raconter toute la nuit.
Luis Sepulveda / La lampe d’Aladino et autres histoires pour vaincre l’oubli (La lampara de Aladino y otros cuentos para vencer el olvido, 2008), Métailié (2009), traduit de l’espagnol (Chili) par Bertille Hausberg.