Je me suis un peu énervé ce matin dans ma voiture en écoutant Marin Karmitz justifier son virement de casaque, pour aller bâfrer à la soupe sarkosienne en acceptant d’être nommé délégué général du Conseil pour la création artistique présidée par … l’inévitable Président.
Je sais, ce n’est pas très grave, et ce n’en est qu’un de plus qui renie tout ce à quoi il disait croire pour un peu de pouvoir / strass / fric, barrez la mention inutile, s’il y en a. Ce n’est pas grave mais quand même.
Ce qui est agaçant c’est la justification de ce nouveau traître qui vient en queue d’une liste qui s’allonge, s’allonge ...
M Karmitz fait appel au bon sens commun et à la tolérance pour nous dire que, enfin voyons, marre de ces clivages stériles, toute action en faveur de la culture est bonne à prendre. Et bien non.
Notre Président, et son gouvernement cassent l’éducation nationale, la santé publique, la recherche publique, le droit du travail, la liberté d’expression … ont instauré un ministère de l’épuration et de la déportation, entre autres choses. En participant à ce Conseil, M Karmitz dit que ça ne le dérange pas de travailler avec ce président là. De deux choses l’une, soit M Karmitz est d’accord avec ce que fait ce gouvernement, soit il fait semblant de croire que l’on peut totalement séparer la culture de tout le reste. Dans le premier cas c’est un traître de plus qui est prêt à se vendre pour avoir accès à la gamelle, dans le second c’est un fieffé imbécile. Je ne sais pas pourquoi, la seconde hypothèse me semble peu vraisemblable. Dans tous les cas, il apporte une caution « de gauche » au pire gouvernement de droite que l’on n’ait jamais eu.
Mais il y a autre chose qui m’a encore plus agacé. Pour justifier son revirement, M Karmitz a cité ce qu’il présente comme un précédent : De Gaulle et son ministre de la culture, un certain Malraux, nommant Lean Vilar (un communiste) à un poste important, sans provoquer de polémiques.
Comme je persiste à croire que M Karmitz n’est pas un imbécile, je pense qu’il nous prend pour des cons. Parce qu’il sait très bien que sur bien des points, gaullistes et communistes étaient très proches. Outre qu’ils avaient combattus ensemble, ce qui n’est pas rien, ils avaient des valeurs communes au-delà de ce qui les séparaient. Des idées proches sur service public, sur la grandeur de la nation … Or M Sarkozy n’a aucune valeur commune avec la gauche, et de plus, a montré un mépris total pour la culture et plus généralement pour tout ce qui ne rapporte pas immédiatement des thunes ! Et tout cela M Karmitz le sait. Donc il nous prend pour des cons.
Je crois que finalement, c’est ça qui me gène le plus. Ca et la conclusion que ne manqueront pas d’en tirer certains, à savoir tous pourris, personne ne croit vraiment aux valeurs qu’il fait semblant de défendre, et tout n’est qu’opportunisme … Donc moi aussi je m’assied sur tout, et je ne mense qu’à ma pomme.
Résumons, M Karmitz est un traître qui n’assume même pas et nous prend pour des billes.
Promis juré, si le Président me propose de siéger dans une commission pour la promotion du roman noir en France je lui réponds de se la tailler en pointe ! J’en fais le serment, ici même.