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8 avril 2009 3 08 /04 /avril /2009 18:52

« Les auteurs prometteurs ça ose tout », dixit Jean-Hugues Oppel dans la préface de La loi de l’ouest de Sébastien Rutés. Il a raison le bougre.

 

William Larue est une sorte de grand ado attardé, passionné de westerns et acteur de seconde zone. Une série télé pitoyable, quelques second rôles médiocres, une femme riche et belle qui l’entretient, une selle, un stetson, des collections de westerns et de BD … C’est son univers, il s’y sent bien. Jusqu’au jour où, alors qu’un début de chance s’offre à lui avec Arizona Bill, le premier rôle dans un western français, la dégringolade commence : viré par sa femme, il se retrouve dans un hôtel de passe, au contact avec une frontière, bien réelle, en plein Paris. Celle  qui sépare, très efficacement, ceux qui n’ont rien (ni papiers, ni argent, ni avenir), du reste de la population. Epaulé par Arizona Bill et inspiré par les grands anciens, d’Eli Wallach à Kirk Douglas en passant par Gary Cooper, William Larue saura-t-il brandir l’étendard de la révolte et organiser la défense de Fort Alamo ?

Si vous pensez que John Ford est un constructeur de voiture, Bud Spencer une marque de bières, et Terence Hill un comique anglais ce roman n’est peut-être pas pour vous. Certes, vous pouvez en apprécier l’histoire, au premier degré, mais vous allez passer à côté de toutes les références, ce qui serait dommage.

 

Si par contre vous êtes, comme moi, fana de westerns, si les noms de Wyatt Earp et de OK Corral vous évoquent Henry Fonda, Kirk Douglas ou Burt Lancaster,  si le début de phrase « Le monde se divise en deux catégories :… » amène automatiquement un sourire sur vos lèvres, ou si vous avez la nostalgie de vos Davy Crockett de la bibliothèque verte, précipitez vous.

 

Parce que c’est une belle parabole qui montre, fort intelligemment, où sont nos territoires hostiles, et qui, aujourd’hui, se trouve dans la peau, des indiens massacrés, des texans résistants d’Alamo, ou des justiciers combattant les puissants. Parce que c’est un roman sacrément gonflé, qui, comme le dit le préfacier, ose tout (et accessoirement le réussit). Parce que vous allez dévorer le roman sourire aux lèvres en vous remémorant tel ou tel moment d’anthologie de vos films préférés. Parce qu’une fois le roman refermé, vous allez vous précipiter sur vos DVD …

 

Et en parlant de moment d’anthologie, je soupçonne Sébastien Rutés de s’être sacrément amusé en écrivant le chaos final. Moi, en tout cas, il m’a fait un bien fou. Une belle bagarre, où il ne manque que Victor McLagen. Et un coup de latte dans les roustons qui va en faire rêver plus d’un (lisez, vous verrez si je mens).

 

Ne serait-ce que pour ça, qu’il soit remercié.

 

Sébastien Rutés / La loi de l’ouest, L’atinoir (2009).

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commentaires

E
Bon, je voulais le lire (j'avais bien aimé le précédent Rutès, dans un style très différent), je suis convaincu...next on the PAL, comme on dit dans les romans jeunes.
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J
<br /> Très différent du premier, et, de mon point de vue, plus abouti. A lire donc !<br /> <br /> <br />
B
Les références que tu évoques résonnent à mes oreilles et les souvenirs remontent effectivement. Gamin, j'adorais Burt Lancaster ! Et l'histoire est bien tentante aussi. Alors...
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J
<br /> Alors, n'hésites plus ...<br /> <br /> <br />
H
ok ok<br /> j'achete....<br /> il me faisait de l'oeil celui là, entrons dans la danse
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J
<br /> Adjugé donc. Entre celui-là, et le pavé de Tavernier (amis américains), je sens que je vais claquer des sous en DVD de westerns ...<br /> <br /> <br />

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