Dure vie du père de famille. Je n’ai pas encore eu le temps d’aller voir Dans la brume électrique, mais j’ai vu Ponyo sur la falaise … Ce qui m’amène à parler un peu cinéma pour les mômes.
Suivant les excellents conseils d’un guide incontournable dont j’ai déjà causé ici, à savoir, Le guide du cinéma pour les enfants, 500 DvD pour les 4-14 ans, dès qu’ils ont eu l’âge de rester tranquille devant un écran, j’ai abreuvé mes minots de films de toute époque, de tout style, couleur, noir et blanc, parlant, muet …
Résultats, maintenant, plus de récrimination parce que c’est « en gris », ou que les gens ne parlent pas. Gagné !
Et alors direz-vous ? Et alors, ils se régalent autant aujourd’hui, à 6 et 8 ans avec le magnifique Ponyo de 2009 qu’avec le King Kong de 1933 vu déjà deux fois en DvD. Ce qui permet d’acquérir un bagage correct, et de forger son esprit critique pour quand ils choisiront tous seuls ce qu’ils veulent voir.
Gagné aussi parce qu’ils ont été aussi enthousiastes face au combat titanesque, très bricolé, mais ô combien magique de King Kong contre le tyrannosaure que devant les effets spéciaux époustouflants du Monde de Narnia. Gagné parce qu’ils comprennent, très rapidement que, comme chez Miyazaki, il n’y a pas de méchant dans King Kong, seulement des victimes. Gagné parce qu’ils ont pleuré comme des madeleines à la mort de King Kong, ce qui montre un bon degré de compréhension du film, et d’empathie, malgré le noir et blanc, et le singe de toute évidence bricolé.
Gagné parce qu’ils se sont vite aperçus dans Ponyo, que celui qui paraissait méchant, ne l’était pas vraiment (ce qui est une des caractéristiques remarquables des œuvres du maître japonais).
Gagné aussi, très égoïstement, parce que je me régale à aller au cinéma ou à regarder des DvD avec eux …
Gagné enfin parce que ça ouvre des perspectives quasi illimitées quant aux centaines et centaines de films à découvrir …
Ce n’est pas un combat gagné d’avance, il demande un tout petit peu de boulot pour chercher les films qui marchent, prendre le temps de s’asseoir avec eux et partager leur enthousiasme. Et surtout, c’est un combat à mener tôt, à partir d’un certain âge, la résistance à ce qui est différent, en noir et blanc, ou plus lent, ou plus complexe, devient très forte à vaincre, alors qu’elle est quasi nulle au départ. Mais après, c’est le pied.
Dernière satisfaction en date, la semaine dernière, Le signe de Zorro, avec Tyrone Power, en noir et blanc, et en VO ! J’ai fait un peu de traduction, mais c’est tout. Je me suis régalé, mon fils et son copain aussi, et en plus ils ont reconnu, que Zorro, c’était le même que Jamie Boy dans Le cygne noir, et que le méchant était le même méchant que dans Les aventures de Robin des bois (à savoir Basil Rathbone) et que le curé était le même qui faisait frère Tuck dans le même Robin des Bois.
Vive moi, vive les minots, vive le cinéma, de 1933 à 2009.
Pour en finir avec les minots, côté bouquins, le volume 5 de Tous Pirates, La pyramide maudite est sorti.
Pour les grands, dimanche ou lundi je vous cause du nouveau roman, impressionnant d’Hervé Le Corre.