Ca y est, je l’ai vu. Et j’ai beaucoup aimé. Pour tout un tas de raisons bien entendu. Dont un certain nombre sont très subjectives, et ne relèvent même pas vraiment de l’art cinématographique. En vrac …
Parce que j’y suis allé avec une très grande envie … de l’aimer. Parce que j’aime Tavernier, Burke et Robicheaux !
Parce que Tommy Lee Jones cadre parfaitement avec l’image que je me faisais de Dave Robicheaux. Parce qu’en plus, un fois de plus, il joue très bien. Il rend parfaitement le côté borderline du personnage de James Lee Burke, en apparence calme, voire imperturbable, mais qui doit se contrôler en permanence pour ne pas péter les plombs. Et dont les accès de violence sont d’autant plus imprévisibles et donc impressionnants. Un peu à la manière d’un Takeshi Kitano.
Parce que John Goodman incarne à la perfection le pourri. Cela fait déjà un moment que John Goodman excelle dans ce genre de rôle qui oscille entre le ridicule et l’effrayant. Il fait ça, très très bien.
Parce que tous les autres acteurs sont bons, et justes.
Parce que j’adore Buddy Guy, et que c’est un bonheur de le voir, d’entendre sa voix, et, cerise bien appréciable sur un beau gâteau, de l’entendre chanter.
En parlant de chant, parce que la bande son est superbe.
Parce que c’est très bien filmé. Je m’étais fait une idée des bayous que je n’ai jamais vus en lisant les romans de James Lee Burke. Je n’ai pas été déçu par les images comme c’est parfois le cas. Bien au contraire, je les ai trouvé somptueuses.
Parce que, contrairement à pas mal d’autres, j’ai aimé la voix off. Je l’ai aimé parce que Tommy Lee Jones a une voix extraordinaire, qui dit superbement le texte de James Lee Burke et rend sa poésie originale.
Parce que Bertrand Tavernier, de mon point de vue, a capté l’ambiance des Dave Robicheaux et l’a parfaitement transposée sur la pellicule. Sons, moiteur, paysages, poids étouffant du passé, folie latente de Robicheaux, racisme d’aujourd’hui si profondément ancré dans le racisme d’hier, arrogance des grandes familles … Tout y est, et y est bien.
Parce que Tavernier a su préserver la lenteur et la complexité du roman. Parce qu’il a su également rendre la touche de fantastique, et la rendre légèrement, laissant au lecteur (ou au spectateur), le choix de croire, ou non, à ce fantastique. Une touche qui fait la spécificité de ce roman dans la série.
Parce que j’aime James Lee Burke et que je l’ai retrouvé, et parce qu’il y a longtemps que j’avais lu ce roman là, assez longtemps pour en avoir oublié les péripéties. Ce qui m’a permis d’être à la fois en terrain connu, et pris par l’histoire.
Et sans doute pour plein d’autres raisons que je ne saurais exprimer …
Autour du film, il y a presque un mois Mauvais genres, sur France Culture a consacré deux émissions à James Lee Burke. J’ai déjà écouté la première. Passionnante.
Je feuillette, lis, parcours … depuis le début de l’année le magnifique bouquin de Bertrand Tavernier, Amis américains. Un vrai régal, textes comme illustrations. Si vous ne savez pas quoi vous faire offrir pour votre anniversaire, la fête des mères, des pères …