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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 18:08

Un petit compte-rendu d’hier soir, à la librairie de la Renaissance, et une info de première importance.

 

Hier soir donc, j’animai la rencontre avec trois auteurs toulousains : Dominique Delpiroux, Benoît Séverac et Jan Thirion.

 

Responsables de festivals, de librairies, de bibliothèques, animateurs de rencontres, si vous me lisez, écoutez mon conseil : invitez-les tous les trois. Posez une première question, puis laissez filer. Tout se passe tout seul.

 

On aurait dit qu’ils avaient répété. Un coup d’accord, un coup pas d’accord, l’un qui aime les personnages récurrents parce qu’il en tombe amoureux (ça c’est Dominique Delpiroux et sa Camille Forestier, 1,92 m de flic à aimer !), l’autre qui, à la fin de ses romans, est tellement saturé de se personnages qu’il les escagasse pour être sur de ne plus les retrouver (ça c’est Benoît Séverac).

 

L’un qui réécrit ses romans et nouvelles en permanence, même quand ils sont publiés (Jan Thirion), et qui, même avant d’envoyer ses manuscrits, écrit, réécrit, jusqu’à ce que chaque phrase lui plaise, l’autre qui nous dit que ses romans c’est du pur plaisir, et qu’ils s’écrivent presque tous seuls (Dominique Delpiroux).

 

Jan Thirion qui veut rester à distance de ses personnages pour qu’il n’y ait pas d’empathie entre eux et le lecteur, car il trouve que l’empathie brouille le jugement (ce qui est vrai), les deux autres qui au contraire s’investissent à fond dans leurs personnages (et ça se sent aussi).

 

Dominique Delpiroux qui invente une ville pour pouvoir faire ce qu’il veut, ajouter, enlever un élément du décor quand il en a besoin, à l’autre extrême Benoît Séverac qui a besoin d’ancrer ses romans dans de l’existant et du concret …

 

Bref, ça fusait, ça interagissait, ça rigolait … Il n’y avait qu’à relancer, d’un mot, la machine quand elle s’arrêtait momentanément. Du gâteau.

 

Dans un futur plus ou moins proche on aura un roman de Jan Thirion qui se déroule en Indochine en 1910, un de Benoît Séverac qui fera couler le sang dans le vignoble alsacien, et une enquête théologique de Dominique Delpiroux au Crétacé supérieur, si j'ai bien compris ...

 

En prime, on a eu droit à un petit cours sur le roman noir de Maître Claude Mesplède himself.

 

Ce qui m’amène à mon info d’importance (vous noterez la fluidité de la transition).

 

Ce mois-ci un événement à la série noire, une nouvelle traduction d’un livre mythique, fondateur du roman noir … tatatam …

 

Moisson Rouge de Dashiell Hammett ! Rien de moins ! Bibliosurf a mis en ligne les interviews des deux traducteurs, Nathalie Beunat et Pierre Bondil. On en reparlera forcément.

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commentaires

C
Tout à fait, Jean-Marc, ce qui compte par dessus tout, c'est la cohérence, le fait que l'écriture soit adaptée, comme le ton, le regard posé...En clair, que l'on sache où on met les pieds (un peu une de mes lubies avec les bouquins ou les films en ce moment)...Surtout ne jamais se dire: "cela aurait été tellement mieux si ça avait été écrit d'un autre point de vue". Bref,...la différence que tu évoques me fait penser aussi à ce que je dis souvent: je peux trouver bon quelque chose que je n'aime pas, lui accorder de la qualité même quand ça me laisse de marbre
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J
<br /> D'accord à 100 %.<br /> Je n'accroche pas, par exemple, à David Peace, mais je vois bien que c'est très fort.<br /> Et il faut bien avouer aussi, que parfois, comme Desproges qui pouvait apprécier de manger du pâté rose directement dans la boite, avec du gros pif 3 étoiles (enfin, il le disait), on peut prendre<br /> du plaisir avec quelque chose dont on sait pertinament que c'est une grosse daube ... Mais c'est quand même plus rare.<br /> <br /> <br />
M
Juste un petit oubli, Jean-Marc: je suis sûre que si ça roulait comme sur un billard, hier soir, entre la blanche, la rouge et la verte qui rebondissaient et se répondaient, c'est que le coup d'envoi avait été super bien donné. Alors bravo aussi à l'animateur!
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J
<br /> Merci, merci, je vais rougir !<br /> <br /> <br />
C
Oui, bon, ben ça va de chambrer, non mais...Sur la mise à distance avec les personnages, il y aurait beaucoup à dire. Du bon, du moins bon. Du pour ou du contre. En tous cas, ça devait être bien sympa...
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J
<br /> Sur la distance, ce qu'on peut dire, après avoir lu les uns et les autres, c'est que les deux attitudes sont bonnes ... si elles sont cohérentes et si l'écriture suit.<br /> Ensuite c'est une question de goût, moi je préfère quand je sens le personnage dans mes tripes, au risque de souffrir quand c'est un pourri, ou quand il en prend plein la tête.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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