« LE COUP DE SANG est le nom du dérèglement climatique brutal et généralisé qui s’est abattu sur la Terre. La planète est totalement désorientée, dévastée, morcelée par des catastrophes naturelles hors normes. En quelques semaines, le Monde a perdu tout semblant de cohérence. »
Ceci est le début du prologue d’Animal’z, la nouvelle œuvre d’art d’Enki Bilal. On y suivra quelques personnages en quête d’un lieu de survie. En quête de sens pour ce qui leur reste de vie. Dans un univers où la loi du plus fort n’a plus aucun frein. Un univers où les cobayes des dernières expériences secrètes d’avant le coup de sang sont avantagés …
Je vais évacuer tout de suite la seule restriction à mon enthousiasme. Par rapport à ses œuvres précédentes, le scénario est un peu ténu. Voilà, à part ça, c’est magnifique.
Comme c’est déjà le cas depuis pas mal d’albums, chaque case est une œuvre à elle seule. Vous pouvez toutes les agrandir et en faire des posters, il n’y en aurait pas une qui ne soit somptueuse. Dans cet album Bilal a fait le choix d’un gris qui oscille entre le vert et le bleu …. Tout en restant gris. Avec juste quelques touches de rouge, mais pas pour ce que vous pouvez croire …
Le décor, l’environnement, les ambiances, les personnages croisés sont extraordinaires. Et dans la noirceur totale du propos flottent, de ci de là, quelques étincelles d’humour et de poésie qui font passer la pilule.
C’est fin, cultivé, beau et désespéré. C’est du Bilal.
Je lis partout qu’il s’agit d’un album qui n’aura pas de suite. C’est vrai qu’il n’en annonce pas. Mais rien ne l’interdit non plus. On peut donc espérer …
Enki Bilal / Animal’z Casterman (2009)