Julien Gras, après avoir tenté d’écrire, s’est installé comme bouquiniste à Paris. Un matin plutôt tranquille il reçoit la visite de trois gros bras qui le menacent des pires ennuis s’il ne retrouve pas, en moins de trois jours, un manuscrit inédit de Boris Vian. Inquiet, mais surtout curieux, Julien part alors en chasse. Une chasse qui le fera voyager de Paris à Eus (c’est dans les Pyrénées Orientales) en passant par Bordeaux.
Premier point, ce roman s’adresse uniquement à ceux qui aiment Boris Vian. Mais je n’ose envisager qu’il y ait ici des gens qui n’aiment pas Boris Vian. Premier point réglé donc.
Deuxième point : Il existe deux sortes d’érudition. L’érudition sentencieuse et pompeuse (donc chiante), et l’érudition joyeuse et partageuse. Ce réjouissant roman de François Darnaudet appartient, bien évidemment, à la seconde catégorie !
Bison ravi et le scorpion rouge ou comment apprendre en s’amusant. Erudit donc, jamais chiant, fourmillant d’extraits plus joyeux les uns que les autres, mettant en lumière tous les talents de l’immense Boris, mené avec vivacité et humour, cet hommage à la Pierre de Gondol (qui d’ailleurs est cité par l’auteur) est incontournable pour tout amateur de Boris Vian. Donc pour tous ceux qui passent par ici, si l’on se réfère au premier point. L’enquête littéraire est enlevée, le voyage à travers la France plaisant, les personnages … vianesques. Tout pour plaire.
Et juste au moment où l’on croit le roman est terminé , au moment où l’on s’apprête à le refermer, on trouve, juste après la bibliographie complète de Boris Vian, cette perle :
« Réussir, ce n’est pas gagner de l’argent. Regardez Alfred Jarry . Pour moi, c’est un type qui a réussi brillamment. » Boris Vian.
Merci Monsieur Vian, Merci Monsieur Darnaudet.
François Darnaudet / Bison ravi et le scorpion rouge, Mare Nostrum (2009).