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21 septembre 2009 1 21 /09 /septembre /2009 22:05

Quand j’ai reçu L.A. Noir de Tom Epperson j’ai hésité entre deux impressions contradictoires. L’agacement en lisant l’inévitable petite phrase de quatrième de couverture, signée Robert Crais cette fois (d’habitude c’est Ellroy, Connelly ou Coben qui s’y collent) nous faisant part de son enthousiasme. Allez savoir pourquoi ça a le don de m’énerver, comme les rires enregistrés, ou « Vu à la télé » sur un produit de supermarché. Et l’envie de lire grâce à une belle couverture, et surtout en voyant que c’est Patrick Raynal qui l’avait traduit. Parce que j’ai supposé que s’il l’avait traduit c’est qu’il lui avait plu.

Et après lecture, je suis encore partagé …

 

Danny les deux flingues est un des hommes de Bud Seitz. Comme ses collègues truands, son patron est en pleine crise. La fin de la prohibition vient d’être votée et la pègre de L.A. et d’ailleurs, doit s’adapter. Mais Danny a bien d’autres problèmes. Il ne se souvient de rien. De rien qui date d’avant quelques mois, quand il a pris un coup de clé à molette sur la tête. Alors il demande à droite et à gauche comment il était. Parce qu’étrangement Danny, qui a une réputation de tueur, ne se sent pas à l’aise avec les armes. Pour compliquer le tout il est en train de tomber amoureux de Darla, la poule de Bud. Et ça ce n’est pas bon pour sa santé.

 

Coté points positifs, le premier important, très important, je ne me suis pas ennuyé et je l’ai lu avec plaisir. C’est du bon travail, léché, bien construit, très classique. L’époque est bien rendue, les personnages plutôt réussis. L’auteur prend son temps (un peu trop parfois quand même), sait alterner les scènes de tension et les périodes de calme. Il sait surtout éviter la coloration sépia et le discours attendu sur l’honneur, les truands d’autrefois … Les truands sont des brutes, des épais encore plus méchants que bêtes, sans le plus petit code d’honneur. Ils ne recherchent que leur propre plaisir immédiat, sans se soucier de ceux qu’ils doivent écraser pour cela. Ca se lit donc avec plaisir.

 

Côté points négatifs, c’est … trop classique. On se demande presque pourquoi écrire aujourd’hui un polar qui semble venir directement des années cinquante. Et le classicisme va jusqu’à frôler le cliché avec le vieux dandy homosexuel, la vamp parfois touchante, la gamine maltraitée mais très vive et attendrissante … Dans le même ordre d’idée, certaines scènes sont très, très prévisible, surtout à la fin, où on sait très longtemps à l’avance qui va mourir, qui va s’en sortir et qui va abandonner qui. Et puis la fin est quand même un peu gentille … Ce qui cadre d’ailleurs avec le titre anglais (The kind one), mais pas trop avec sa traduction française (L.A. Noir).

Impression mitigée donc, et je suis curieux de voir si d’autres l’ont lu, et ce qu’ils en ont pensé.

 

Tom Epperson / L.A. Noir, (The kind one, 2008) Le cherche midi (2009), traduit de l’américain par Patrick Raynal.

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commentaires

T
<br /> <br /> Personnellement je crois que c'est la traduction que je n'ai pas aimé dans ce livre. Par exemple "eight ball" (billard américain) quiest traduit en huit billes, ce qui ne signifie rien. Je suis<br /> tombé sur d'autres cas, mais celui-ci m'a horrifié à la lecture.<br /> <br /> <br /> Sinon le livre se lit bien, mais en effet l'histoire est bien gentille, pas si noire que le voudrait le titre français.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Je n'ai pas su détecter ces subtilités de traduction. La faute à mon anglais lacunaire sans doute. Mais même ceci mis à part, j'ai le vague (très vague aujourd'hui !) souvenir d'une intrigue<br /> assez bateau.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> J'aurai dû lire votre critique avant la lecture....j'étais "appaté" par P. Raynal comme traducteur, mais le tput est un peu trop fait à la va-vite, presque je m'en foutiste, très hésitant entre<br /> noir et gris.... Passé un bon petit moment mais pas plus - et je préfère - come l'a dit mon prédecesseur - Le Winslow.....<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Même chose pour moi ! Mais on ne peut pas lire que de très bons livres.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Je vais me consoler avec un Winslow. : )<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Bonjour,<br /> <br /> Je viens de finir la lecture de L.A. noir et tout comme vous mes impressions sont mitigées. La lecture est plaisante, mais il manque "un je ne sais quoi". Le personnage principal est attachant<br /> malgré tout. Cependant je ne qualifierais cet ouvrage de "livre policier". En conclusion : un agréable moment de lecture, mais rien de transcendant non plus. Dommage!<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Nous sommes d'accord, il lui manque quelque chose.<br /> <br /> <br />
M
<br /> Si l'on veut connaitre l'histoire vraie et provocante de la Cité des Anges, est paru en août 2009 chez Harmony, une "biographie" (entre guillemets car ce n'est pas vraiment une bio mais plutôt un<br /> récit) dont les protagonistes principaux sont le chef de la police de LAPD et un escroc.D'après les critiques du Washington Post, c'est du Chandler. Seulement en anglais pour l'instant. Tiens donc,<br /> le titre de ce live est "L.A. Noir"....On ne parle pas des mêmes choses !<br /> <br /> <br />
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J
<br /> J'ai vu la couverture de ce LA Noir sur des blogs anglophones. Mais le titre anglais de "notre" LA Noir est the kind one. Pas de confusion possible donc.<br /> <br /> <br />

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