Les meilleures choses ont une fin. Toutes. Même la série Michael Forsythe de l’irlandais voyageur Adrian McKinty. Qui se termine avec ce Retour de flammes.
Douze ans. Douze ans que Michael Forsythe se planque, aidé par le FBI, après avoir participé à démanteler la mafia irlandaise de New York. Douze ans que Bridget Callaghan qui a repris les choses en main est sur sa trace pour le faire abattre. Elle est bien près de réussir une fois de plus à Lima, mais Michael va avoir droit à une surprise : la fille de Bridget, vient d’être enlevée à Belfast, et elle l’appelle au secours, lui proposant d’oublier le passé s’il accepte de l’aider. Pour revoir Belfast, pour pouvoir vivre au grand jour, et surtout, même s’il ne se l’avouerait jamais, pour revoir Bridget, Michael accepte. C’est alors que les ennuis commencent réellement.
Voilà qui clôt de façon magistrale la trilogie Michael Forsythe. Action, rebondissements, humour, Adrian McKinty est toujours aussi généreux. Ca explose de partout, il se passe toujours quelque chose, et dans les pires moments, l’increvable Michael ne perd jamais son sens de l’humour. Donc le lecteur tourne les pages et ne s’ennuie jamais, ce qui est déjà une très bonne chose.
Mais pas la seule. En toile le fond, l’auteur livre une description très sombre de l’Irlande du Nord, des séquelles d’une guerre qui n’a jamais voulu dire son nom, des effets dévastateurs de siècles de haines, de rancœurs et de vengeances … le tout sur fond de misère industrielle, de crasse, et de ciel bas et gris. On ne peut pas dire qu’Adrian McKinty cherche à se faire des copains à Belfast. Dans aucun camp, les paramilitaires, qu’ils soient catholiques ou protestants s’étant rapidement reconvertis en truands, pour continuer à exercer leur droit de vie et de mort sur une population qui ne peut que subir.
Il reste quand même une lueur d’espoir, dans une nouvelle génération qui n’aurait pas été gangrenée par la haine dès le berceau. Et qui ne vivrait pas avec pour seul horizon la vengeance. Et puis il reste l’humour increvable de ce diable de Michael. La digne conclusion d’une bien belle trilogie.
Pour ceux qui découvrirait aujourd’hui cet auteur, on peut, bien entendu, commencer par ce roman. Mais c’est quand même mieux d’avoir au moins lu le premier, A l’automne je serai peut-être mort. En plus il est très bien, et repris en poche chez Folio !
Adrian McKinty / Retour de flammes, (The bloomsday dead, 2007) Série Noire (2009), traduit de l’anglais (Irlande) par Patrice Carrer.