Après le plat de résistance norvégien, il fallait un machin raide, fort et rapide, pour faire place nette avant d’attaquer autre chose. Coup de chance, j’avais sous le coude un nouveau roman d’un auteur américain au nom absolument imprononçable. Vous aurez peut-être deviné qu’il s’agit de A toute allure de Duane Swierczynski.
Patrick Lennon n’est pas un homme violent. C’est un excellent pro, et un conducteur émérite. Sa spécialité : les braquages. Une spécialité à risques, mais jusque là il s’en est plutôt bien tiré : sang-froid et professionnalisme. Cette fois, dans le centre de Philadelphie, tout va mal. Pourtant la préparation était impeccable, une fois de plus.
Mais ils ont été trahis et étaient attendus. Des malfrats les percutent avec une camionnette avant de les tabasser et de tenter de les enterrer plus morts que vifs. Miraculeusement, Patrick s’en sort, et va découvrir que, quand il s’agit de se venger, il peut oublier sa non-violence. Préférable quand on se retrouve avec deux mafias, des flics ripoux et le FBI sur le dos … Sans avoir la moindre idée de celui, ou celle, qui les a vendus.
Après The Blonde déjà remarqué par les amateurs, revoici Duane Swierczynski, un tout petit peu plus sage. Disons que si le point de départ est moins extravagant la suite, elle, fait preuve de la même virtuosité et de la même énergie époustouflante. Le titre français est mérité, cela va bien à toute allure. Explosions, bastons, coups de théâtre se succèdent à un rythme d’enfer pour le plus grand plaisir du lecteur qui jubile.
Pour vous donner une idée des influences de l’auteur : obligé de s’inventer un nom, Patrick Lennon dit s’appeler Donald Stark … On fait pire. Cerise sur le gâteau, la fin du roman introduit The Blonde. Mais ne comptez pas sur moi pour vous dire pourquoi et comment …
Duane Swierczynski / A toute allure (The wheelman, 2005), Rivages Noir (2011), traduit de l’américain par Sophie Aslanides.