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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 23:08

Après deux romans bien noirs et éprouvants, le lecteur a droit à une petite récréation. Comme la vie, et le monde de l’édition, sont parfois bien faits, parait ce mois-ci à la série noire un nouvel opus de la série R&B (pour Roberts et Brant) de Ken Bruen. Comme toujours sur les derniers titres, celui-ci est court et efficace : Calibre.

 

BruenLondres. Dans le fief de Brant, le flic le plus dangereux de Londres, un illuminé a décidé de faire respecter la politesse. Sa méthode ? Simple. Il tue ceux qu’il surprend en flagrant délit de grossièreté. Puis il s’en vante auprès de la police et de la presse.

 

Erreur. Car si Brant ne tient pas particulièrement à sauver les cons et autres malpolis autour de lui, il est bien décidé à être le seul à choisir qui il faut éliminer ...

 

Ken Bruen prouve, une fois de plus, que le thème le plus rabattu (ici le serial killer), donnant lieu aux pires soupes commerciales, peut aussi, dans les pattes d’un auteur de talent (et il en a le bougre !), donner un petit bijou, tout noir.

 

Nous avons donc ici un R&B classique et donc jubilatoire. Brant au mieux de sa forme, des flics méchants comme des teignes, des délinquants plus bêtes que la moyenne mais presque aussi mauvais que les flics, un hommage aux grands du noir, et une écriture au scalpel. Cela donne des scènes d’anthologie, des dialogues à apprendre par cœur et une méchanceté assumée réjouissante. Du pur bonheur. Dommage que ce soit si court, mais peut-être est-ce une nécessité pour atteindre une telle efficacité et un tel tranchant …

 

Vivement le prochain.

 

Ken Bruen / Calibre (Calibre, 2006), Série Noire (2011), traduit de l’irlandais par Daniel Lemoine.

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commentaires

Z
<br /> <br /> Ce type est le plus punk rock des écrivains de polar. Tout ce qu'il raconte transpire le vécu et montre une compréhension du monde tel qu'il est, sans fard, sans optimisme ni pessimisme démesuré.<br /> Je suis allé spécialement à Galway pour me pencher sur les traces de Jack Taylor et j'ai pu mesurer à quel point l'écriture de Bruen est un modèle d'observation, de justesse. Bien sûr, je suis<br /> allé boire une (à la fois) Guiness au Garavan's. Putain de vrai pub irlandais : douze paires d'yeux se sont retournés vers moi et mon épouse quand nous sommes entrés ! Finalement, on a passé la<br /> soirée avec les propriétaires des yeux.<br /> <br /> <br /> Je pense qu'un jour (ou pas) Bruen nous sortira son "grand oeuvre", pas forcément un pavé mais on sent qu'il peut aller plus loin encore dans la perfection de son écriture et qu'il va encore nous<br /> étonner.<br /> <br /> <br /> Voilà : on n'est pas d'accord sur Nadine Montfils mais on se retrouve avec Bruen qui est quand même d'un autre niveau.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> C'est d'un autre niveau, je suis d'accord. Et attendons donc son chef-d'oeuvre ...<br /> <br /> <br /> <br />
G
<br /> <br /> Je viens de terminer Calibre, j'ai adoré. Le synopsis est très bien trouvé: le tueur en série qui veut restaurer la politesse à Londres, bordel! Le titre aussi 'Calibre' quand on sait à quoi il<br /> fait référence, je trouve ça super, bien viril comme il faut (dirait Brant)!  Un seul regret pourtant, commun à tous les R& B: des livres  très courts (trop!) et des fins un peu<br /> bâclées ou du moins on reste sur sa faim.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Trop court, d'accord, et c'est vrai que l'intrigue, et en particulier la fin, n'est pas ce qu'il fait de mieux. Mais quelle écriture, quelle méchanceté jubilatoire !<br /> <br /> <br /> <br />
D
<br /> <br /> Je viens de terminer la lecture de 1974 de David Peace. Difficile de trouver plus noir mais quel bouquin !<br /> <br /> <br /> Avec Jack Taylor, Ken Bruen nous offre des enquêtes très noires elles aussi, des quêtes désespérées. Je vois la série R@B comme un exutoire à la noirceur des romans mettant Jack Taylor en scène.<br /> Et cela fait un bien fou. Décalé, déjanté, l'humour britannique est au rendez-vous, jubilatoire et absurde. L'intrigue n'est pas essentielle, loin s'en faut; les répliques des personnages nous<br /> font rire ou sourire, on a envie d'en apprendre certaines par coeur, un régal. Je lis Vixen et c'est tout bon.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Entièrement d'accord avec cette analyse des deux séries de Ken Bruen.<br /> <br /> <br /> Et j'ai lu quelque part que la série R&B lui servait effectivement de soupape de sécurité, après un Jack Taylor bien sombre.<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> autant je ne laisserais passer pour rien au monde un Jack Taylor, autant j'ai vraiment du mal à accrocher avec la série R & B (les trois premiers en tout cas), ptêt qu'avec une bonne mousse ?<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> Je crois qu'il ne faut pas insister. Autant le premier est encore un peu hésitant et n'a pas, tout de suite complètement trouvé le rythme, autant la suite est très cohérente, chaque nouvel<br /> épisode semblant pousser encore un cran plus loin le parti pris de Bruen dans cette série.<br /> <br /> <br /> Donc à mon avis, mousse ou pas, si on n'aime pas les premiers, on ne peut pas aimer les suivants ...<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> Je confirme. C'est un vrai plaisir de lecture et dès la première page, on sent que c'est un très bon cru Bruen.<br /> <br /> <br /> <br />
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J
<br /> <br /> D'accord. Mais comme je suis un fan inconditionnel, j'avoue que j'aime tous les R&B et tous les Jack Taylor ...<br /> <br /> <br /> <br />

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