Cela faisait un moment que je lisais des papiers sur le net au sujet de ce nouvel auteur sud-africain. Roger Smith. J’avais raté son premier bouquin traduit. Je me rattrape avec Blondie et la mort. Je n’ai pas été déçu.
Le Cap. Roxie est belle, blonde, américaine, mariée avec Joe Palmer, un connard de première. Ce soir là, devant leur portail, ils sont attaqués par deux petits malfrats qui tirent dans la jambe du mari et volent leur Mercedes. Sans réfléchir, Roxie profite de l’occasion et abat Joe d’une balle dans la tête. Sans se douter qu’elle vient de mettre le pied dans un nid de serpents.
Elle se retrouve la cible des deux petits truands soudain accusés de meurtre, de Billy Afrika, un mercenaire à qui feu son époux devait une forte somme d’argent, de quelques flics qui ne croient pas à sa version trafiquée de la mort de Joe, sans compter un psychopathe, récemment évadé de taule et quelques autres figurants du même acabit. La vie de Roxie devient tout d’un coup très mouvementée, et très sanglante.
Comme Roger Smith est sud-africain, bêtement, on compare forcément à Deon Meyer. Pour moi, il reste un cran en dessous, non pas dans la qualité d’écriture ou la maîtrise de la narration, mais dans le fond de son roman. Là où Deon Meyer assortit son récit d’une réflexion historique (au moyen souvent d’aller-retour présent-passé), sociologique ou politique, là où il montre une véritable empathie avec ses personnages et propose, sans jamais sacrifier le rythme du récit, un tableau raisonné de son pays, Roger Smith fait dans la brutal. Pas de réflexion, très peu d’empathie, de l’action et de la baston.
Ceci dit, le temps que dure la lecture ça secoue. Ca secoue même sévèrement. Rythme trépidant, violence, aucune concession, du sang, des tripes, des larmes. Bienvenue au Cap ! Impossible de lâcher le bouquin une fois qu’on l’a ouvert et, on s’attache tant bien que mal à Roxie et Billy, on tremble tant l’auteur ne fait de cadeau à personne, et on embarque, « les doigts dans la prise » comme ils disent sur France Inter à 18h00 dans une cavale sanglante et trépidante.
Jusqu’à la dernière page où, enfin, on peut souffler. Un autre style, moins profond, mais tout aussi efficace.
Roger Smith / Blondie et la mort (Wake up dead, 2010), Calman-Lévy/Robert Pépin (2012), traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Mireille Vignol.