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16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 09:35

Cela faisait un moment que je lisais des papiers sur le net au sujet de ce nouvel auteur sud-africain. Roger Smith. J’avais raté son premier bouquin traduit. Je me rattrape avec Blondie et la mort. Je n’ai pas été déçu.

Smith

 

Le Cap. Roxie est belle, blonde, américaine, mariée avec Joe Palmer, un connard de première. Ce soir là, devant leur portail, ils sont attaqués par deux petits malfrats qui tirent dans la jambe du mari et volent leur Mercedes. Sans réfléchir, Roxie profite de l’occasion et abat Joe d’une balle dans la tête. Sans se douter qu’elle vient de mettre le pied dans un nid de serpents.


Elle se retrouve la cible des deux petits truands soudain accusés de meurtre, de Billy Afrika, un mercenaire à qui feu son époux devait une forte somme d’argent, de quelques flics qui ne croient pas à sa version trafiquée de la mort de Joe, sans compter un psychopathe, récemment évadé de taule et quelques autres figurants du même acabit. La vie de Roxie devient tout d’un coup très mouvementée, et très sanglante.


Comme Roger Smith est sud-africain, bêtement, on compare forcément à Deon Meyer. Pour moi, il reste un cran en dessous, non pas dans la qualité d’écriture ou la maîtrise de la narration, mais dans le fond de son roman. Là où Deon Meyer assortit son récit d’une réflexion historique (au moyen souvent d’aller-retour présent-passé), sociologique ou politique, là où il montre une véritable empathie avec ses personnages et propose, sans jamais sacrifier le rythme du récit, un tableau raisonné de son pays, Roger Smith fait dans la brutal. Pas de réflexion,  très peu d’empathie, de l’action et de la baston.


Ceci dit, le temps que dure la lecture ça secoue. Ca secoue même sévèrement. Rythme trépidant, violence, aucune concession, du sang, des tripes, des larmes. Bienvenue au Cap ! Impossible de lâcher le bouquin une fois qu’on l’a ouvert et, on s’attache tant bien que mal à Roxie et Billy, on tremble tant l’auteur ne fait de cadeau à personne, et on embarque, « les doigts dans la prise » comme ils disent sur France Inter à 18h00 dans une cavale sanglante et trépidante.


Jusqu’à la dernière page où, enfin, on peut souffler. Un autre style, moins profond, mais tout aussi efficace.


Roger Smith / Blondie et la mort (Wake up dead, 2010), Calman-Lévy/Robert Pépin (2012), traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Mireille Vignol. 

 

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commentaires

C
<br /> Bonjour Jean Marc,<br /> <br /> <br /> C'est vrai que c'est brut de coffrage et qu'il n'y a pas la vision sociale de Meyer mais c'est quand même diablement efficace et qu'une fois commencé,il est très difficile de sortir du<br /> bouquin.C'est vrai aussi que c'est un peu une copie du premier "mélange de sangs" mais c'est quand même des moments de lecture prenants que nous offre l'auteur.<br />
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J
<br /> <br /> Extrêmement efficace, je suis d'accord. Et n'ayan pas lu le premier je ne peux pas dire si les deux se ressemblent effectivement.<br /> <br /> <br /> <br />
T
<br /> Côté désespéré mais sur la période précédente, j'avais adoré le trop méconnu Wessel Ebersohn, avec sa trilogie sud-africaine impitoyable. Ton billet me donne très envie de découvrir cet auteur :<br /> j'étais complètement passée à côté!<br />
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J
<br /> <br /> Oui, mille fois oui à Wessel Eberhson, plutôt d'ailleurs un prédécesseur de deon Meyer pour sa façon de profiter d'une intrigue policière pour parler de son pays et de l'horreur qu'était<br /> l'apartheid.<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br />  A lire cet article, ce deuxième livre de Roger Smith ressemble à un remake de "Mélange de sang", le premier livre traduit. Les mêmes circonstances accidententelles, les mêmes personnages<br /> brutaux et indifférents à leur propre nuisance et déchéance, les mêmes constats très négatifs sur l'homme et la violence: pas d'espoir dans l'homme et l'humanité. Quel contraste avec l'auteur<br /> entendu en conférence à Quais du Polar. Et moi aussi, après lecture, une petite voix me dit: Deon, reviens! L'Afrique du Sud post aparheid mériterait plus d'espérences en ses chances de survie.<br />  <br />
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J
<br /> <br /> N'ayant pas lu le premier je peux difficielement comparer.<br /> <br /> <br /> Et c'est vrai que même si Smith est impressionnant d'une certaine façon, je préfère la vision plus large, plus contrastée et plus empathique de Deon Meyer.<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> Salut Jean Marc, j'ai les deux et je n'ai pas trouvé le temps de les ouvrir ... pas normal, ça !<br />
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J
<br /> <br /> Si si normal. Si tu savais la quantité de romans que je laisse passer faute de temps ...<br /> <br /> <br /> <br />

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