Un Ian Rankin qui fait référence en quatrième de couverture à Westlake et Ocean Eleven, avouez que c’est tentant. Même si ces références paraissent moyennement pertinentes à la lecture, Portes ouvertes reste une lecture plus que recommandable.
Edimbourg, ville tranquille. Trop tranquille pour Mike, proche de la quarantaine qui, après avoir fait fortune dans l’informatique commence à s’ennuyer. C’est pourquoi il accepte l’idée, a priori absurde, de voler des toiles de maîtres dans les entrepôts des musées de la ville. C’est Robert Gissing, professeur d’art proche de la retraite qui a eu l’idée, soi-disant pour « libérer » des œuvres d’art que personne ne voit. Le troisième larron, le moins enthousiaste, est Allan, cadre d’une banque qui voudrait acquérir ainsi des œuvres que ses clients se payent mais qui lui restent inaccessibles. Seulement, on ne s’improvise pas cambrioleur. Et l’idée d’associer un des caïds de la ville n’est peut-être pas ce que les trois lascars ont fait de plus malins …
Un Rankin sans Rebus donc mais non sans le talent. Même si, une fois de plus, les références de la quatrième de couverture se révèlent plus commerciales que pertinentes.
Tout en respectant tous les codes du genre (préparation, casse, puis catastrophes en chaîne …) Rankin nous amuse, nous divertit et arrive à nous surprendre.
Contrairement à d’autres romans (ou film) de casse, ce n’est pas le super coup qui est au centre du roman (comme dans Ocean Eleven justement), mais la série de grains de sable qui va gripper la machine ensuite. Pour autant, nous ne sommes pas non plus dans le registre burlesque d’un Dortmunder mais dans un genre beaucoup moins drôle et plus sanglant.
Une fois débarrassé de ces comparaisons, Portes ouvertes se révèle habile, bien écrit, prenant et parfois surprenant. Donc, sans révolutionner le genre, un excellent moment de détente.
Ian Rankin / Portes ouvertes (Doors open, 2008), Le Masque (2011), traduit de l’anglais (Ecosse) par Stéphane Carn.