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4 juillet 2013 4 04 /07 /juillet /2013 22:52

J’aime Mark Haskell Smith. D’un amour tout littéraire. Je  l’aime en Californie et à Hawaï, je l’aime quand il fait le touriste. Et c’est toujours bien, même s’il s’assagit, quand il retourne en Californie avec Défoncé.

 

HaskellSmith

Miro Basinas vit à Los Angeles. Il est botaniste. Un excellent botaniste même. Dans son domaine. La marijuana. Il est tellement bon qu’il gagne haut la main la « cannabis cup d’Amsterdam ». Les débuts de la gloire ? Non, le début des emmerdes, car son succès va lui attirer la convoitise de gens moins doués en botanique, mais plus doués en armes à feu. Si on ajoute un missionnaire mormon aux prises avec de fortes poussées hormonales, une chanteuse sur le retour insatiable, un tueur irlando-salvadorien, un inspecteur enrhumé, une scientifique portugaise très belle … Et quelque autres, on a un sacré bazar.


C’est du Mark Haskell Smith, aucun doute là-dessus : une collection réjouissante d’allumés, une écriture sensuelle et drôle aussi à l’aise dans la description de la séance de dépucelage torride d’un mormon que dans celle du plaisir de déguster un taco fait dans les règles de l’art, de la castagne, de l’humour. Tous les ingrédients habituels sont là.


Certes, il est difficile de ne pas penser à Savages et Cool ! de Don Winslow. Et on peut trouver, comme moi, que l’écrivain de San Diego fait preuve de plus d’originalité et d’inventivité dans son écriture. Mais cela n’enlève finalement rien au plaisir ressenti à la lecture de Défoncé.


Après tout, on peut être un peu moins bien que Savages, et rester un excellent polar, drôle, enlevé, avec des personnages incroyables. Et puis ça finit bien, pour une fois, et, même si j’ai dit en introduction que l’auteur c’est un peu assagi (par rapport à la fin de Delicious par exemple), il reste assez haut dans l’échelle des allumés tout en construisant une histoire totalement cohérente. Alors, pourquoi bouder son plaisir ?


Mark Haskell Smith / Défoncé (Baked, 2010), Rivages/Thriller (2013), traduit de l’américain par Julien Guérif.

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commentaires

W
<br /> Non,non,non Jean Marc !Miro salinas est un vrai gentil, ce qui n'est pas le cas des héros bodybuildés et multiarmés de Winslow.Ici,c'est Candide chez les fous alors qu'avec le DON,on a affaire à<br /> des loups parmi les loups.C'est vrai que je n'ai pas du tout aimé "Savages"et la philosophie sous-jacente au discours du roman alors que c'est un auteur très respectable et puis "Savages",ce<br /> n'était pas drôle ou alors,j'ai vraiment tout raté.<br />
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J
<br /> <br /> Non Savages n'est pas drôle, ou alors seulement par moment. Mais ça m'a davantage secoué, et puis la fin est logique, tout finit mal ...<br /> <br /> <br /> Mais j'ai aussi beaucoup aimé celui-ci, même si MHS s'y montre à mon avis moins déjanté que dans le premier "a bras raccourci".<br /> <br /> <br /> <br />

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