Pas de chance en ce moment. Soit je fais de mauvais choix dans mes lectures, soit je suis de mauvais poil … Toujours est-il qu’après Black blocs c’est au tour de Contrebandiers de Marc Boulet de me laisser sceptique.
Marc B., jeune français, est parti à Hong Kong, pour se balader. Comme il a une formation de caméraman, il s’est retrouvé à filmer du porno, ce qui lui permet de vivre tranquillement dans ce paradis de la consommation. Jusqu’à ce que sa côte parte en chute libre et qu’il se retrouve sans boulot. C’est alors que Rita, une actrice avec qui il a sympathisé, lui propose de faire des affaires avec son frère qui trafique avec tous les pays voisins. Voilà donc Marc, et son frère Phil qui l’a rejoint, contrebandiers. Tout va bien, jusqu’au jour où les choses dérapent, et de fil en aiguille, Marc s’enfonce dans le crime de plus en plus crapuleux.
« Roman d’aventures et manuel du parfait trafiquant », lit-on en quatrième de couverture. Manuel du parfait trafiquant pourquoi pas. Roman d’aventure franchement …
« JE SUIS UN MONSTRE. Je suis un assassin ». C’est ainsi que le roman, construit comme une longue confession, commence. C’est sans doute pour comprendre ce début que je suis allé au bout. Parce que sinon j’aurais craqué avant.
Pour moi, le personnage n’est pas un monstre, c’est juste une petite merde chouinarde, qui se vautre dans l’auto-apitoiement, un pauvre type sans le moindre intérêt qui assène avec assurance une philosophie de comptoir egocentrique à trois balles. C’est sans doute voulu, mais sur plus de 350 pages c’est long.
Plus de 350 pages pour dire qu’il aime baiser, picoler et se shooter, même en voyageant plus ou moins de Hong-Kong à la Thaïlande en passant par l’Inde, c’est long. Surtout que de ses voyages le brave Marc, l’aventurier, ne retient que les différentes facilités ou difficultés à se procurer … putes, alcool et herbe.
Je suis allé au bout, pour voir s’il y aurait enfin aventure ou monstre, mais rien. Un assassin certes, mais un de l’espèce rampante, gluante et mesquine. Sans la méchanceté d’un Ripley, l’humour noir d’un Ken Bruen, la violence d’un personnage de Chainas ou d’Ellroy …
Bref, la fadeur de Marc était très certainement voulue par l’auteur, des gens comme ça il en existe certainement, peut-être même plus que l’on pourrait croire, mais je me suis ennuyé. Et là deux hypothèses : cela vient de moi parce que le sujet ne m’intéresse absolument pas et que j’ai fait une sorte d’allergie au personnage, ou ça vient de l’auteur qui n’a pas réussi à m’intéresser …
Je me sens absolument incapable de trancher.
Marc Boulet / Contrebandiers, Rivages/Noir (2012).