Personne n’est à l’abri d’une erreur, même pas votre chroniqueur préféré. Le tout est de savoir rattraper le coup.
Il y a bien un an (ou plus ?) Antoine Garceau que je connaissais absolument pas me contacte via ce blog pour me demander si je suis intéressé par un documentaire qu’il a tourné sur Donald Westlake. Je réponds que oui, bien sûr, et il m’envoie très aimablement un DvD : Donald Westlake, la machine à écrire.
Et moi, au lieu de me précipiter pour le mettre dans la machine à regarder les films, je le pose sur une pile, et je l’oublie. Si je devais me trouver une excuse, j’évoquerais sans doute ce fait scandaleux : les journées n’ont que 24 heures, et il faut bien dormir 6 à 7 heures. Pour le reste, entre le boulot, la famille, la lecture, un peu de musique, un peu de sport, les copains, les voyages … les 17 à 18 heures restantes sont assez chargées …
Heureusement, à l’occasion de mon dernier billet sur Richard Stark, Antoine Garceau m’a recontacté pour me demander ce que j’avais pensé de son film. J’ai eu honte, et quelques heures plus tard, je l’ai regardé. Je lui ai déjà écrit, mais je vais le redire ici : son documentaire est absolument excellent, indispensable pour tout amateur de Westlake, encore plus pour qui ne le connaîtrait pas (parce qu’on dit qu’il y a encore des gens qui ne connaissent pas Westlake ! Ca parait incroyable mais ce serait vrai).
Tout m’a plu là-dedans :
En premier lieu, bien entendu, l’occasion de voir et d’entendre le Maître. Classe, modeste, très gentleman, impressionnant de facilité, à l’oral comme à l’écrit, et surtout drôle.
Le choix des autres personnes interviewées ensuite :
Tonino Benacquista qui dit très bien son admiration pour ce « collègue » qui a tant, tant d’idées.
Jean-Bernard Pouy, brillant comme toujours qui parle surtout d’Ordo et du Point de non retour.
François Guérif qui connaît un tout petit peu le polar et sait mettre en lumière toute l’originalité et la force de son œuvre, là où le commun des commentateurs (moi par exemple) a bien du mal à savoir pourquoi il est scotché par cet auteur.
Jean Esch qui apporte le regard, très particulier, du traducteur, Christian Lax qui a travaillé sur un autre type de « traduction » puisqu’il a réalisé la BD à partir de Pierre qui roule.
Et pour finir Stephen Frears qui évoque leur collaboration sur l’adaptation des arnaqueurs de Jim Thompson.
Voilà, tous les témoignages sont bons, mais ce n’est pas tout, ils sont très bien montés. L’alternance amène un rythme, une dynamique très agréable. Très agréable également cette excellente idée d’intercaler par moment des images de la fabrication du roman de Westlake qui sortait à ce moment là chez Rivages.
Voilà, donc si vous pouvez, essayez de vous procurer ce petit film indispensable. Pour les parisiens, il y en a quelques uns à la librairie Le comptoir des mots, 239 rue des Pyrénées 75020. Sinon vous pouvez essayer de contacter l’auteur via sa maison de production : garoneprod[at]gmail.com, et vous pouvez retrouver l’auteur sur son blog.
Dernière précision, le film figure comme bonus du DvD Les arnaqueurs édité par Gaumont en avril dernier.