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19 avril 2013 5 19 /04 /avril /2013 14:57

Un roman atypique chez Métailié, dans la suite italienne de Serge Quadruppani. Un texte court, plus un témoignage qu’un roman. Ce sont Les marques dans la peau de Stefano Tassinari.

 

Tassinari

Fin juillet, Gènes. Les altermondialistes du monde entier se sont retrouvés à Gènes, pour protester contre la tenue du G8. Ils savent qu’ils ne sont pas les bienvenus, ils voient que la ville a été transformée en une véritable place forte. Ils ne se doutent pas que le gouvernement italien a décidé de mener une véritable guerre. Caterina, jeune journaliste d’une radio alternative de Bologne est là pour couvrir l’événement, sans se douter que les trois jours vont changer sa vie.


Je ne vais pas prétendre qu’on a là le roman de l’année. Ni même un grand roman. A vrai dire, la qualité littéraire de l’ouvrage est moyenne. Sur la forme. Dialogues parfois maladroits, exposés souvent didactiques … On sent (à tord ou à raison) que l’auteur voulait témoigner et qu’il a choisi, de façon une peu artificielle, le cadre du roman, avec une vague intrigue policière.


Mais finalement, là n’est pas l’essentiel. L’essentiel est la mémoire. L’essentiel est, dans ce monde où un scandale, un événement chasse l’autre, de ne pas oublier. De ne pas oublier qu’en ce mois de juillet, à Gènes, nos gouvernants, les maîtres autoproclamés du monde, ont déclaré ouvertement la guerre au reste de l’humanité. Que cet été là, à Gènes, les patrons des huit puissances financières mondiales, aidés de leurs chiens de garde ont traités ceux qui protestaient comme l’ennemi dans une guerre où tout est permis. Tout car ils ont tout de leur côté : la police, l’armée, la justice et la grande majorité des média. Alors pour que la lutte de ceux qui ont eu le courage d’y être ne soit pas vaine, la moindre de choses est de se souvenir. Parce que cela arrivera de nouveau.


Les marques dans la peau est une façon de se souvenir. Peut-être pas la plus achevée d’un point de vue artistique, mais une façon. Charge à d’autres de reprendre le flambeau.


Stefano Tassinari / Les marques sur la peau (I segni sulla pelle, 2003), Métailié (2013), traduit de l’italien par Paola de Luca et Giséle Toulouzan.

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commentaires

A
<br /> Très intéressant, en tout cas. Tu m'as donné envie de me plonger dedans :)<br /> <br /> <br /> Bravo pour ton blog et ce que tu nous fait découvrir.<br />
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J
<br /> <br /> Merci.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Le blog de Jean-Marc Laherrère
  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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