Ca y est, les vacances sont là, le flux de bouquins s’est momentanément tari. L’occasion de repêcher quelques romans qui étaient restés sous la pile. Et de découvrir de nouveaux auteurs. Comme l’anglais Harry Bingham et son roman gallois : La mort pour seule compagne.
Brigade criminelle de Cardiff. Fiona Griffiths n’est pas la flic la plus populaire du coin. Elle ne boit pas, rigole rarement, n’est pas très douée pour les contacts humains. Elle a été très malade quand elle était ado, une dépression très profonde, il lui en reste des séquelles. Elle n’aime pas trop travailler en équipe, n’est pas très forte pour obéir et à tendance à n’en faire qu’à sa tête. Mais c’est une bonne flic. Ses collègues sont appelés sur une scène de crime, une prostituée occasionnelle, droguée, morte. Pas de quoi faire bouger l’opinion. Sauf que Janet avait une fille de six ans, April. Qu’elle essayait de s’en sortir pour elle. Et qu’à côté du cadavre de Janet se trouvait celui de sa fille, la tête fracassée sous un évier. Et ça oui, ça en fait une affaire prioritaire. Dans laquelle Fiona va se jeter, corps et âme, au risque de faire ressurgir de vieux fantômes.
Un démarrage classique, bien tricoté, de la qualité british. Avec le petit plus de nous amener à Cardiff, ce qui n’est pas si fréquent. Et puis, petit à petit, on découvre Fiona, on s’attache à ce personnage émouvant dans sa faiblesse. On découvre son histoire, on découvre une famille atypique, on lui découvre des ressources insoupçonnées, on partage ses craintes, ses doutes …
Et on se fait prendre par la double énigme : Celle du meurtre, et celle du passé et du traumatisme du personnage principal. Certes Harry Bingham n’est ni le premier ni le dernier à nous faire ce coup-là. Mais il le fait très bien, avec beaucoup d’empathie et d’émotion, et sans les violons sirupeux. Donc on marche à fond, et le final est à la hauteur des attentes.
Une excellente découverte donc, et un auteur et un personnage qu’on aura, j’espère, beaucoup de plaisir à retrouver.
Harry Bingham / La mort pour seule compagne (Talking to the dead, 2012), Presses de la cité/Sang d’encre (2013), traduit de l’anglais par Valérie Malfoy.