Je ne suis pas les sorties des romans de Iain Banks en grand format, mais chaque fois que je tombe sur un volume de la série de la Culture en poche, je me précipite. Le dernier publié s’appelle Trames.
En introduction, pour ceux qui ne sauraient pas ce qu’est ce cycle, vous pouvez aller voir une de mes chroniques passées , ou bien, vous achetez ou empruntez Trames et vous aurez, à la fin, un article complet et passionnant de l’auteur lui-même.
Sursamen est un monde étrange, un monde gigogne, immense sphère creuse contenant plusieurs mondes concentriques, construite des éternités avant la Culture et maintenant peuplée par différentes espèces. Les 8° et 9° niveaux sont occupés par des civilisations humaines peu développées (elles en seraient à un équivalent du début de la révolution industrielle) en guerre permanente. Alors que le Roi Haust semble sur le point de gagner la bataille décisive, il est assassiné par son bras droit, sous les yeux de son fils aîné qui, caché, a assisté à toute la scène. Ce dernier n’a plus qu’une solution pour sauver sa peau, rejoindre la surface et essayer de retrouver sa sœur partie il y a quelques années rejoindre le monde extérieur et la Culture. Pendant ce temps, une espèce plus évoluée tire les ficelles et, sous les chutes d’eau majestueuses du 9° niveau, d’étranges artefacts sont en train d’être exhumés …
Toute la puissance de l’imagination de ce créateur d’univers qu’est Iain Banks dans ces quelques 800 pages. On ne peut qu’être complètement bluffé par la diversité des êtres vivants, des cultures, des mondes, naturels et artificiels qu’il est capable d’inventer. Bluffé par la richesse des descriptions, et par la cohérence de ce qu’il imagine. Et encore plus bluffé de s’apercevoir, à l’arrivée, que toutes ces inventions ô combien exotiques, voire aliènes, parlent finalement de nous et de nos propres problématiques.
Ingérence ou non dans une autre culture (un autre pays), relativisme des cultures ou non, du bon usage (ou non) du pouvoir … Autant de thématiques traitées, sans jamais ennuyer, sans jamais oublier de créer de vrais personnages, sans jamais oublier de raconter une histoire magnifique et prenante.
Iain Banks est un géant, et le cycle de la Culture restera sans aucun doute l’un des chefs-d’œuvre de la SF, et de la littérature tout court.
Iain Banks / Trames (Matter, 2008), Livre de poche (2012), traduit de l’anglais (Ecosse) par Patrick Dusoulier.