Un nouveau venu à la série Noire. Il s’agit de l’américain Paul Harper et de son roman L’intrus. Du bon boulot, mais sans plus.
Marten Fane est un ancien des services secrets. Depuis sa démission il a monté une agence de privés et de sécurité à San Francisco. Il est contacté par Vera List, une psy qui est persuadée que deux de ses clientes ont une liaison avec le même homme. Un homme qui semble tellement deviner leurs désirs et leurs fantasmes qu’elles commencent à en avoir peur. Vera le soupçonne d’avoir accès, d’une manière ou d’une autre, aux comptes-rendus de séances des deux femmes. Fane et ses associés vont s’apercevoir qu’ils n’ont pas affaire à un simple maître chanteur et que la réalité est bien plus sinistre.
Bon boulot sans plus donc. Bon boulot parce que l’intrigue fonctionne bien. Le suspense, la traque, les surprise … Ca fonctionne, on tourne les pages et on va jusqu’à la fin avec plaisir.
Sans plus parce que c’est tout. Les personnages sont trop lisses alors qu’on devrait compatir à leurs blessures et à leurs souffrances. Et le fond de l’histoire, qui s’appuie quand même sur les tortures illégales menées par les services secrets après le 11 septembre n’a pas l’impact que l’on pourrait attendre. On a presque l’impression que l’auteur a voulu parler d’une thématique qui lui tenait à cœur sans réussir à l’intégrer vraiment à son histoire et à la chair de ses personnages.
Donc si vous cherchez un roman bien construit qui fait passer un bon moment de suspense, vous pouvez y aller. Si vous en voulez d’avantage, mieux vaut aller voir ailleurs.
Paul Harper / L’intrus (Pacific heights, 2011), Série Noire (2012), traduit de l’américain par Annie Hamel.