C’est grâce au Marathon des mots toulousain (merci le marathon des mots !) que j’ai découvert ce roman de l’immense Andrea Camilleri que j’avais raté lors de sa sortie. Comme j’aurai le plaisir et l’honneur de présenter la lecture qui lui est consacrée, j’ai lu Un samedi entre amis, romans atypique et ô combien jubilatoire.
Andrea, Fabio, Matteo, Rena, Giulia et Anna se connaissent depuis la fac. Depuis ils sont devenus avocat, médecin, magistrat … Et ils se retrouvent tous les samedis soir pour un repas / beuverie chez Fabio et Giulia. Mais ce samedi changement de programme, le rendez-vous aura lieu chez Andrea et Rena, et un ancien condisciple s’est invité, Gianni qui avait disparu et se lance dans la politique. Gianni, l’ami inséparable de Matteo à la fac. Gianni qui, étrangement par sa seule présence fait remonter à la surface tous les souvenirs d’adolescence et d’enfance. Et pas les plus doux et agréables.
Superbe puzzle à la construction magistrale, qui commence et se termine par des scènes d’enfance que l’on ne relie que peu à peu aux différents personnages. Superbe peinture au scalpel d’une bourgeoisie bon tain dont le vernis se craquelle sous nos yeux. Et tout ça en quelques cent cinquante pages essentiellement composées de dialogues.
Un exercice de style virtuose, méchant, tendre, réjouissant et en même temps très profond. Vraiment, sans conteste, quoiqu’il écrive, Andrea Camilleri est un sacré bonhomme. Il prouve ici qu’il n’est nul besoin de pondre un pavé de 600 pages pour instiller un suspense implacable et dire beaucoup de choses très fines.
Il me tarde de voir ce que va donner la lecture du texte. Rendez-vous le vendredi 29 juin à 21h00 au TNT … Pour les toulousains.
Andrea Camilleri / Un samedi entre amis (un sabato con gli amici, 2009), Fayard (2012), traduit de l’italien par Dominique Vittoz.