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28 avril 2014 1 28 /04 /avril /2014 19:12

J’ai raté le précédent roman de Michaël Mention, Sale temps pour le pays. J’ai eu envie de le lire, je l’avais sous la main … Et puis noyé sous les bouquins, le temps qui passe. Je m’en voulais quand même un peu. D’autant plus qu’à l’automne dernier, à Toulouse, j’ai trouvé l’auteur très intéressant en débat, et, ce qui ne gâche rien, extrêmement sympathique. Donc je m’étais promis de ne pas rater le suivant, et j’ai tenu promesse. Je ne suis pas déçu, Adieu demain tient lui aussi toutes ses promesses.

Mention

Vingt ans après l’affaire de l’éventreur du Yorkshire un nouveau tueur en série sévit dans la région. Lui, c’est à l’arbalète qu’il assassine ses victimes. Mark Burstyn, devenu grand patron voit son cauchemar se répéter. Cette fois il est aidé d’un jeune flic très prometteur, Clarence Cooper, prêt à tout pour arrêter le tueur, même à infiltrer les groupes les plus étranges. Pendant ce temps, dans le pays, la peur s’installe.


La peur … c’est bien là le sujet central du roman. Sujet ô combien d’actualité, et pas seulement en Angleterre. La peur comme levier de pouvoir, la peur force de manipulation, la peur drogue aussi. Et la peur au final, comme moteur de toute la société.


Ne serait-ce que pour ça le roman est passionnant. Mais il a d’autres atouts. A commencer par une écriture et une construction et un découpage originaux qui donnent du rythme au récit. Un récit qui reste un polar, avec un suspense que l’auteur ne néglige jamais, avec des coups de théâtre, avec une angoisse qui monte.


Et puis il y a cette plongée progressive des personnages dans la folie et la peur, plongée oppressante qui culmine avec le chaos qui suit le 11 septembre. Cette montée est très bien orchestrée, avec une belle synchronisation entre le collectif et les histoires intimes et individuelles. Une vraie réussite.


Et puis, pourquoi le cacher, j’aime bien lire des choses comme «  Chaque jours, politiciens et media taperont sur l’Islam au lieu de crever le véritable abcès de l’Humanité : le Dieu Pognon qui depuis toujours spécule sur la misère et négocie les os de ses propres suppôts. Scandaleux ? Oui, mais pas autant que les mosquées et la viande hallal. Alors, les uns se dresseront face les autres. »


Je sais, cela ne fait pas un bon roman, mais quand cela vient en plus dans un bon roman, ça fait plaisir !


Michaël Mention / Adieu demain, Rivages/Noir (2014).

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commentaires

I
<br /> tiens dans le m^me genre, en plus fort, si tu as le temps, car je sais que comme mo tu te dois de faire des impasses il y a trop de livres en cemoment,<br /> <br /> <br /> il faut lire Kent Harrington son dernier chez sueurs froides, ca vaut le détour, tu dois connaitre cet auteur<br /> <br /> <br /> aplus<br />
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J
<br /> <br /> Connais pas, et je note. J'attaque le Connolly, après le Ledesma, toujours aussi bon.<br /> <br /> <br /> <br />
I
<br /> et yes<br />
Répondre
J
<br /> <br /> Comme tu dis, et yes.<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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