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30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 08:33

L’actualité polar est riche, très riche. Après Asphalte qui nous a fait découvrir un nouvel auteur brésilien, voici l’argentin Miguel Angel Molfino et ses Monstres à l’état pur chez Ombres Noires.

Molfino.png

Province du Chaco, au nord de l’Argentine, loin très loin de Buenos Aires. Paysage plat, chaleur écrasante. Estero del Muerto est un village oublié de tous. Il n’y existe un semblant de vie que pendant les quelques jours où le train vient chercher la récolte de coton. Et il ne s’y passe rien. Jusqu’à ce jour où deux inconnus arrivent à la ferme des Hordt, famille de paysans qui survivent difficilement et les abattent sans raison apparente. Seul Miro, le fils de la famille survit, juste parce qu’ils ne l’ont pas vu. Paniqué, il enterre ses parents avec l’aide de l’ouvrier agricole et s’enfuit. Il est alors pris en stop par Hansen, un trafiquant d’armes qui va lui révéler sa nature profonde …


Etrange roman et très belle découverte des jeunes éditions Ombres Noires.


N’attendez pas une intrigue léchée, une histoire à rebondissement. Miguel Angel Molfino nous propose ici deux choses : le portrait d’une partie de l’Argentine oubliée de tous, et celui des monstres qu’elle engendre.


Le premier chapitre, description d’Estero del Muerto est d’une beauté envoutante. Il donne le ton. On découvre ensuite ses habitants, et l’on se croirait dans un roman de Caldwell. Des personnages durs, tout en angles, sans la moindre joie de vivre, uniquement portés par le travail et la souffrance.


Région perdue, isolée et étouffante, habitants secs comme des ceps de vigne … la fabrique à monstres est prête. Et il y en a quelques uns. A commencer par une équipe de flics ignobles, sales, puants, pourris, violents, dégénérés jusqu’à la moelle et rendus intouchables par leur fonction. Mais également les quelques riches propriétaires terriens, imbuvables, pleins de morgue, et finalement ceux que l’on va suivre, Hansen et le petit Milo qui va se former peu à peu, et découvrir le plaisir de tuer en toute impunité.


Certes, ce n’est pas un roman aimable, non on ne saura pas vraiment qui a tué les parents de Milo ni pourquoi, mais on reste marqué par ce roman étonnant, à l’écriture superbe, et certaines scènes resteront gravées dans vos mémoires.


Miguel Angel Molfino / Monstres à l’état pur (Montruos perfectos, 2010), Ombres Noires (2013), traduit de l’espagnol (Argentine) par Christilla Vasserot.

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commentaires

N
<br /> Je suis en train de le terminer, et je me retrouve exactement dans ta chronique. L'écriture est vraiment magnifique et la description des paysages est d'une rare beauté, et devrait d'ailleurs<br /> régaler les amateurs de "nature writing". Il ne faut effectivement pas rechercher une intrigue polardeuse mouvementée, mais se laisser pénétrer par cette atmosphère très "western" d'une Argentine<br /> rude, méconnue, mais d'une beauté flamboyante. Un beau roman, vraiment, et un auteur que j'espère avoir l'occasion de relire.<br /> <br /> <br /> Au début du livre, l'auteur dit qu'il s'est inspiré de faits réels qui se sont déroulés en 1968, même s'il a du evidemment y mêler de la fiction et des personnages inventés pour son oeuvre. Je me<br /> demande dans quelles proportions le personnage de Miro peut ressembler à ce qu'a pu être le jeune Miguel Angel Molfino...<br />
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J
<br /> <br /> Je n'ai aucune info sur la dernière question ...<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> tout pareil<br /> <br /> <br /> mais attention, ne loupe pas, le livre de ken Kesey, je t'embêterai comme avec Timwillocks tu te soouviens ?^^<br /> <br /> <br /> et aussi nord de frederick Busch, et american desperado a la 13 emenote<br /> <br /> <br /> et et et atchoummmmmmmmmmmmmmm<br />
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J
<br /> <br /> J'ai noté, j'ai noté. Le problème étant que je croule sous les livres que je veux absolument lire ...<br /> <br /> <br /> <br />

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  • : Il sera essentiellement question de polars, mais pas seulement. Cinéma, BD, musique et coups de gueule pourront s'inviter. Jean-Marc Laherrère
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