Un polar portugais, chouette ! C’est que je n’en ai pas dans mon tour du monde. Autant dire que j’étais enchanté d’attaquer Le bon hiver de João Tordo, d’autant plus que j’avais lu de bonnes critiques ici et là. Malheureusement, déception.
Le narrateur est un jeune auteur portugais, ayant publié trois livres qui n’ont eu aucun écho. Invité surprise à un colloque à Budapest il accepte pour gagner quelques sous et tenter de secouer sa déprime. Là il se lie avec un italien exubérant qui le convainc de se joindre à une bande de parasites chez un producteur de cinéma dans le sud de l’Italie. Dans le décor surréaliste d’une villa isolée dans les bois, ils se retrouvent à boire et fumer jusqu’à l’arrivée, en pleine nuit, de leur amphitryon. Qui est retrouvé mort, assassiné le matin suivant. Commence alors un huis clos sous la menace d’un colosse catalan bien décidé à venger la mort de son ami assassiné.
Pas mal de lecteurs ont aimé ce roman, il doit donc avoir quelques qualités … Pour ma part je me suis un peu ennuyé et surtout je n’ai pas du tout vu ce que voulais raconter l’auteur.
Ennuyé parce qu’on doit se cogner quelques longueurs sur les état d’âmes, pas forcément passionnants d’un narrateur geignard, dépressif et pas franchement courageux. Longueurs d’une intrigue qui ne se noue qu’environ à la moitié du roman. Et longueurs parce qu’ensuite ce qui devrait être un huis clos inquiétant et oppressant ne m’a ni inquiété ni oppressé une seule seconde.
Et puis je n’ai vraiment pas vu l’intérêt de passer par Budapest pour arriver dans cette villa. Et tout le début censé présenter les personnages, et en particulier le narrateur n’apporte pas grand-chose. Et à la fin on ne finit pas vraiment de savoir ce qui s’est vraiment passé cette nuit là (un peu facile quand on écrit un polar). Bref, c’est comme si l’auteur avait eu plein d’intentions, pleins d’idées, et qu’il n’en avait mené aucune à terme. Un peu comme son narrateur.
Ce n’est pas catastrophique, sinon on lâcherait le bouquin avant, et ce flou et cette « mollesse » sont sans doute voulus, mais ça m’a ennuyé.
Si quelqu’un veut défendre ce roman, les commentaires lui sont ouverts, je suis curieux de comprendre à côté de quoi je suis passé.
João Tordo / Le bon hiver(O bom inverno, 2010), Actes Sud (2012), traduit du portugais par Dominique Nédellec.