Piergiorgio Di Cara n’est plus un inconnu pour les lecteurs français. Trois romans ayant pour personnage principal le flic anti mafia Salvo Riccobono ont déjà été publiés chez Métailié. Avec Hollywood Palerme il crée un nouveau personnage, qui croise à l’occasion la route de Salvo.
Pippo Randazzo pourrait presque vivre de ses rentes. Il aurait aussi pu faire de belles et longues études. Il a choisi d’être flic à la Brigade Criminelle de Palerme. Ce soir là, alors qu’il se préparait pour un repas en amoureux, il est appelé sur le lieu d’une crime : Laura Ludovico, mère de famille sans histoires a été sauvagement assassinée chez elle. Rapidement les soupçons se portent sur le mari, mais Pippo et son équipe ont du mal à obtenir les moyens dont ils ont besoin pour leur enquête : A Palerme, c’est l’anti mafia qui a, systématiquement, la priorité.
Voici donc un nouveau personnage tout aussi intéressant que Salvo. Comme les grands maîtres du roman procédural, Di Cara ne se contente pas de décrire ses enquêtes mais le fait vivre sous nos yeux, amours naissantes, relations avec une famille complexe, amitiés de toujours, sorties au cinéma ... Un vrai personnage de chair, de sentiments, que l’on aura plaisir à retrouver.
Autour de ce nouveau personnage il nous offre un polar savoureux, une très belle peinture de Palerme et de ses habitants, des personnages bien campés, et une intrigue qui tient la route.
Contrairement à l’âme à l’épaule, dont il n’a pas l’intensité, la mafia et la peur qu’elle suscite ne sont pas ici au centre du propos. Mais elle pèse quand même sur le roman. Même si elle n’a rien à voir avec l’intrigue, son ombre est présente, en permanence, dans l’architecture du bâtiment des flics qui ressemble à un château fort, dans la tension toujours palpable, dans les conversations entre flics, dans l’aura de ceux qui luttent contre elle …
Palerme, Pippo Randazzo, Salvo Riccobono … avec ça, Piergiorgio Di Cara a matière à nous offrir encore quelques beaux romans.
Piergiorgio Di Cara / Hollywood Palerme (Hollywood, Palermo, 2005), Métailié (2010), Traduit de l’italien par Hervé Denès.