Un petit nouveau chez Rivages, c’est toujours intéressant. Savemore de Sean Doolittle ne déroge pas à la règle.
Matt Worth est flic à Omaha. Flic de père en fils pourrait-on dire. Son père était flic, son frère aîné était flic (et a été tué en mission), alors lui aussi est flic. Mais pas franchement héroïque. Depuis qu’il s’est battu avec l’inspecteur de la criminelle avec qui son ex s’est installée (et qu’il a pris une peignée) il est à l’essai, chargé de la surveillance d’un petit supermarché Savemore. Rien de glorieux donc.
Mais il y a Gwen, la caissière. Gwen et ses yeux gris. Mais aussi Gwen et se bleus, ses cocards, ses foulures, trop, bien trop fréquents … L’occasion peut-être pour Matt de devenir un héros. Où de se retrouver plongé dans la mouise jusqu’au cou …
Rien de révolutionnaire ici, mais de la belle ouvrage, soignée, bien construite et bien finie. Dans le genre After Hours. Avec :
Un beau perdant comme le polar les aime. Une succession de catastrophes en chaîne, où chaque mouvement pour se sortir d’affaire ne fait qu’enfoncer un peu plus les personnages. De jolis portraits, deux flics bien ripoux dans la tradition, de l’humour, de la noirceur, une ambiance de petite ville submergée par l’hiver très bien rendue, de l’émotion. Une intrigue qui fonctionne au quart de poil avec quelques morceaux de bravoure très réussis.
Que vous faut-il de plus ?
Sean Doolittle / Savemore (The cleanup (Dodd and Head), 2008), Rivages/Noir (2010), Traduit de l’américain par Sophie Aslanides.